Une étude de grande envergure tente de faire le lien entre les problèmes de santé d’un enfant en bas âge et le tabagisme de la mère durant sa grossesse.
Publiée en février 2016 dans la revue American Journal of Human Genetics, cette nouvelle étude a été menée mondialement sur 6600 mères ainsi que sur leurs enfants. Un dossier de 17 pages (PDF en anglais) est disponible ICI.
Tout d’abord, les mères ont été soumises à un questionnaire dont le but a été de les classer dans trois différentes catégories : les fumeuses « persistantes » (13 % des mères), les fumeuses « occasionnelles » (25 %), et les « non-fumeuses », ces dernières représentant 62 % des mamans sélectionnées.
Ensuite, les chercheurs ont prélevé, dans le cordon ombilical après la naissance des enfants, des échantillons de sang. Le but était de mesurer et analyser les effets chimiques du tabac sur les nourrissons. Les résultats font état, chez les enfants de mères considérées comme fumeuses « persistantes », de 6073 endroits où l’ADN a été chimiquement altéré, en comparaison avec les enfants issus de mères non-fumeuses.
Il s’agirait des mêmes modifications de l’ADN qui interviendraient chez les fumeurs adultes. De plus, de nouveaux gènes ont été identifiés par les scientifiques, agissant sur le développement de l’enfant affecté par le tabagisme de la mère, notamment au niveau des poumons et du système nerveux. Les défauts de naissance par exemple le bec-de-lièvre, et l’apparition de certains cancers peuvent être également causés par une telle modification d’ADN.
« Il s’agit d’une exposition au tabac par le sang, le fœtus ne respirant pas la fumée de cigarette, mais un grand nombre des effets sont transmis par le placenta », explique l’épidémiologiste Stephanie London, de l’Institut National américain des sciences de la santé environnementale (NIEHS).
Il semblerait que ces modifications d’ADN soient encore plus visibles chez les enfants plus âgés. Les scientifiques veulent approfondir de façon plus précise ces altérations de gènes dues au tabagisme, ainsi que leurs effets sur le développement de maladies chez les enfants de tous âges.