Selon une étude récente, fumer des cigarettes peut aussi favoriser le développement de certaines maladies mentales. L’hypothèse n’est pas nouvelle en soi, mais l’étude en question vient renforcer l’idée. Les chercheurs soulignent notamment l’existence de « gènes liés au tabagisme » et des dommages au cerveau causés par la nicotine.
Le lien entre tabac et maladies mentales est déjà bien connu
Les conséquences les plus connues du tabagisme sont les cancers multiples : poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus ou encore œsophage. Citons également les risques en lien avec les maladies cardiovasculaires et respiratoires. Selon une étude publiée dans la revue Acta Psychiatrica Scandinavica le 21 août 2023, le tabagisme favorise aussi l’apparition de maladies mentales. Pilotée par l’Université d’Aarhus (Danemark), l’étude dévoile en effet des preuves prouvant ce lien de cause à effet.
Il faut savoir que le lien entre le tabac et les maladies mentales est établi depuis longtemps dans la communauté scientifique. En revanche, les experts éprouvaient des difficultés à déterminer avec précision si le fait de fumer favorisait l’apparition de ces maladies ou si les patients fumaient parce qu’ils étaient malades.

Un mécanisme biologique encore inconnu
Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont traité les informations de 350 000 personnes contenues dans la base de données UK Biobank, au Royaume-Uni. Or, ces personnes ont commencé à fumer à la fin de leur adolescence. Les auteurs de l’étude ont ainsi pu déterminer que ces individus n’ont été traités pour des troubles mentaux qu’à la fin de la trentaine. Pour les experts, les chiffres viennent renforcer l’idée que le tabagisme entraîne des troubles mentaux, notamment les troubles bipolaires et la dépression. Les auteurs ont aussi mentionné la présence de gènes liés au tabagisme chez ces personnes. Ce facteur génétique les pousse à la consommation de tabac et donc au développement de telles maladies.
La prochaine étape pour les scientifiques sera de comprendre la manière dont fonctionne ce processus. En effet, le mécanisme biologique impliquant un tabagisme source de maladies mentales reste un mystère. Néanmoins, les chercheurs ont déjà formulé deux hypothèses. La première stipule que la nicotine empêcherait l’absorption du neurotransmetteur de la sérotonine dans le cerveau. En effet, les personnes atteintes de dépression n’en produisent généralement pas assez. La seconde évoque la possibilité que le tabagisme entraîne une inflammation qui peut provoquer sur le long terme différentes maladies mentales après avoir endommagé certaines parties du cerveau. Dans les deux cas, de plus amples travaux doivent être menés selon les chercheurs.