Les individus fumant depuis leur jeunesse ont trois fois plus de risque de contracter une maladie cardiovasculaire. Toutefois, arrêter le plus tôt possible diminuerait ce même risque. Selon les auteurs d’une étude, arrêter avant ses quarante ans réduirait le risque de 90 % !
Un « rattrapage » possible avant quarante ans
En fin d’année 2019, nous faisions un point sur le tabagisme autour du globe. Rappelons que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a pour objectif de réduire de 30 % d’ici à 2025 le tabagisme à l’échelle mondiale. Or, la proportion mondiale des fumeurs a reculé de 27 à 20 % (une baisse de 7 %) entre 2000 et 2016.
Par ailleurs, la question de la jeunesse interroge, car malheureusement, 11 % des enfants âgés de treize à quinze ans consomment du tabac. Or, dans une lettre de recherche publiée par le Journal of the American Heart Association le 28 octobre 2020, des chercheurs ont affirmé que le risque le plus élevé concerne les individus ayant commencé avant l’âge de quinze ans. Néanmoins, ceci pourrait selon eux se rattraper en cas d’arrêt du tabagisme avant l’âge de quarante ans.
« L’âge auquel une personne commence à fumer est un facteur important et souvent négligé, et ceux qui commencent à fumer à un jeune âge courent un risque particulièrement élevé de mourir prématurément d’une maladie cardiovasculaire« , peut-on lire dans le document.
Une réduction du risque de 90 %
Les directeurs de l’étude ont analysé les données de près de 400 000 adultes étasuniens. Parmi ces derniers, nous retrouvons 58 % de non-fumeurs, 23 % d’anciens fumeurs et 19 % de fumeurs. Chez les fumeurs, 2 % avaient commencé le tabac avant l’âge de dix ans et 19 %, entre dix et quatorze ans. Selon les résultats, les fumeurs ayant commencé avant l’âge de quinze ans ont trois fois plus de risques que les non-fumeurs de décéder d’une maladie cardiovasculaire.
Néanmoins, l’étude indique que chez les anciens fumeurs, avoir arrêté tôt diminue le risque. Parfois, cette diminution du risque rejoint même celle concernant les non-fumeurs. Les chercheurs de l’étude évoquent une multiplication par 1,2 pour un arrêt entre 35 et 44 ans et par 1,7 entre 55 et 64 ans. De plus, un arrêt du tabac entre les âges de 15 et 34 ans relève d’un risque similaire à celui des non-fumeurs. Selon les chercheurs, arrêter avant quarante ans permet donc une diminution de 90 % de ce même risque.
Rappelons enfin qu’en France, un quart des citoyens fument de manière quotidienne. Le Bulletin Épidémiologique Hebdomadaire (BEH) de Santé Publique France publié en mai 2020 estimait qu’en 2015, 21 % des séjours hospitaliers en raison d’une maladie cardiovasculaire (plus de 250 000) avaient un lien avec le tabagisme. Le document précisait que si 20% de la population française fumait (au lieu de 24 % aujourd’hui) il serait possible d’éviter plus de 25 000 admissions par an.