Le système de Saturne converti en une musique étrange et cosmique

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Pour célébrer le Grand Final de Cassini le mois prochain, deux chercheurs de la mission ont transformé les orbites rythmiques des lunes de Saturne en notes de musique. En résultent deux pistes aux sonorités étranges.

La sonde Cassini collecte des données en orbite autour de Saturne depuis son arrivée dans le système en 2004. Elle est aujourd’hui en proie à une spirale infernale qui prendra fin le 15 septembre prochain, date à laquelle Cassini viendra sombrer dans les profondeurs de Saturne pour éviter de contaminer les lunes aux alentours. Après dix-sept ans de bons et loyaux services (et de nombreuses découvertes), les scientifiques en charge de la mission ont décidé de finir en chanson.

La musique n’est pas inhérente à notre monde, lunes et planètes chantent également (à leur manière bien particulière bien entendu). Les chercheurs ont ici capturé les résonances orbitales des lunes de Saturne et des particules de poussière de ses anneaux et ont converti ces fréquences causées par l’influence gravitationnelle que les corps célestes exercent les uns sur les autres, en sons que l’oreille humaine peut percevoir. En résultent deux pistes musicales qui ont été faites essentiellement avec « un instrument de plus d’un million de kilomètres de long », écrivent les chercheurs.

« Partout où il y a de la résonance, il y a de la musique et aucun autre endroit dans le système solaire n’est plus rempli de résonances que Saturne », note l’astrophysicien Matt Russo, chercheur postdoctoral à l’Institut canadien d’astrophysique théorique (CITA). Pour rendre cela possible, ils ont augmenté les fréquences orbitales naturelles des six grandes lunes intérieures de Saturne de 27 octaves pour arriver à des notes musicales. « Ce que vous entendez, ce sont les fréquences réelles des lunes déplacées dans la gamme de l’audition humaine » :

Les première et troisième lunes, Mimas et Téthys sont enfermées dans une résonance 2:1, de sorte que Mimas orbite deux fois pour chaque orbite de Téthys. La même relation relie les orbites des deuxième et quatrième lunes Encelade et Dioné. La cinquième lune Rhéa complète un accord majeur perturbé par l’entrée sinistre de la plus grande lune de Saturne qui n’est autre que Titan.

Pour la seconde piste ci-dessous, les deux petites lunes Janus et Epimetheus entrent en scène. Celles-ci partagent une orbite plus externe par rapport aux premières. Ensemble, elles sont un exemple de résonance 1:1, le seul dans le système solaire :

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