« Le diable d’Alep », nouveau flĂ©au qui frappe la Syrie

Crédits : CDC / Dr. D.S. Martin / Wikimedia Commons

La leishmaniose, une maladie de peau transmise par les phlébotomes (petits moustiques qui prospèrent en zone de guerre) se propage en Syrie, où les infrastructures sanitaires sont anéanties. Le nombre de personnes atteintes aurait augmenté de manière très inquiétante depuis le début du conflit en 2011.

Les habitants d’Alep, ville meurtrie par de longues annĂ©es de guerre civile en Syrie, doivent faire face Ă  un nouveau flĂ©au : une maladie qui possède plusieurs surnoms, tous moins rĂ©jouissants les uns que les autres, « diable d’Alep », « furoncle d’Alep » ou encore « l’ulcère d’Alep ». C’est en fait la leishmaniose cutanĂ©e, une maladie parasitaire transmise par des insectes qui survivent facilement en zones de guerre. Elle provoque des saignements de nez, des lĂ©sions cutanĂ©es importantes, des problèmes respiratoires. Elle peut rapidement dĂ©figurer les patients de manière irrĂ©mĂ©diable et sans traitement, elle peut provoquer la mort.

Une maladie qui profite de l’effondrement du système sanitaire du pays. En effet, selon une Ă©tude menĂ©e par le mĂ©dia PLOS, qui s’intĂ©resse aux maladies dites « nĂ©gligĂ©es », 50% des hĂ´pitaux du pays ont Ă©tĂ© dĂ©truits, les services mĂ©dicaux sont devenus inexistants et 4.4 millions de Syriens ont quittĂ© la Syrie. Un flux migratoire qui permet en plus Ă  la maladie de se propager au Moyen-Orient, un danger potentiel pour l’Europe avec l’arrivĂ©e de rĂ©fugiĂ©s infectĂ©s.

CDC/ Frank Collins. Photo credit: James Gathany
CDC/ Frank Collins. Photo credit: James Gathany

« Avant la guerre, il y avait autour de 10 000 nouveaux cas par an en Syrie. En 2013, mes collègues avaient dĂ©nombrĂ© 23 000 nouvelles infections dans la seule ville d’Alep » rapportait Kinan Hayani, un docteur syrien qui travaillait dans cette ville jusqu’en 2011, au journal Qantara. Dans la mĂŞme pĂ©riode, au Liban le nombre de cas est passĂ© de 6 Ă  1033 en un an.

NĂ©anmoins, bien que des personnes porteuses de parasites soient dĂ©jĂ  arrivĂ©es en Europe, l’Organisation mondiale de la santĂ© n’est pas en alerte face Ă  la situation, car la maladie se transmettrait principalement via les phlĂ©botomes ou dans des endroits Ă  risques. l’OMS considère la maladie comme « nĂ©gligeable », car elle peut ĂŞtre combattue facilement en amĂ©liorant les conditions dans les camps de rĂ©fugiĂ©s et un traitement prĂ©coce pourrait stopper sa propagation.

Sources : Dailymail, 20minutes