Le syndrome de la main extraterrestre, également connu sous le nom de « syndrome de la main étrangère », est un phénomène neurologique rare et fascinant qui suscite l’intérêt des professionnels de la santé depuis sa première description au début des années 70. De quoi s’agit-il précisément ?
Quand les mains n’en font qu’à leur tête
Le « syndrome de la main extraterrestre », également connu sous le nom de « syndrome de la main étrangère » est un phénomène neurologique rare qui affecte le contrôle volontaire du mouvement d’une main. Les personnes concernées ressentent alors un sentiment de dissociation par rapport à l’une de leurs propres mains, comme si celle-ci agissait de manière indépendante.
Ce type de syndrome a déjà été rapporté après des interventions chirurgicales menées sur le corps calleux. Il s’agit du faisceau de fibres nerveuses reliant les deux hémisphères du cerveau. Ce syndrome se manifeste aussi parfois suite à des tumeurs cérébrales, des anévrismes, des maladies dégénératives du cerveau ou un accident vasculaire cérébral (AVC).
Par ailleurs, ces différents mouvements peuvent être classés en quatre catégories. L’une d’elle implique les cas où une main effectue des actions contraires à l’autre. Les personnes concernées ont alors le sentiment subjectif que leur main n’est pas la leur. Une autre catégorie (syndrome de la main anarchique) concerne les cas où la main affectée exerce une activité dirigée vers un but, mais sans volonté de la personne. Dans un autre cas, les concernés ont le sentiment d’avoir un membre supplémentaire. Enfin, une dernière catégorie intègre les mains qui ont tendance à léviter sans action volontaire.
Deux rapports de cas
Un premier rapport de cas avait été publié en 1972. L’étude portait sur un homme de 67 ans ayant subi un accident vasculaire cérébral entraînant des lésions du corps calleux. Après son AVC, sa main gauche présentait alors des comportements particuliers. Par exemple, il arrivait parfois qu’elle saisisse des objets sans le consentement du patient ou qu’elle commence à le déshabiller. Sa main interférerait aussi avec des activités quotidiennes telles que se raser ou manger. Face à ses efforts pour tenter de la contrôler, le patient avait exprimé un sentiment d’impuissance et de frustration.
Selon un autre rapport de cas publié en 2014, une femme de 77 ans aurait également vu l’un de ses mains commencer à caresser son visage et ses cheveux sans raison apparente. Pendant trente minutes, la patiente, complètement effrayée, aurait été incapable de la retenir avec son autre main. Là encore, il a été conclu que cette femme avait souffert d’un AVC. Il s’agissait par ailleurs de la plus courte durée enregistrée de ce phénomène. En effet, ce syndrome se manifeste généralement sur plusieurs jours, et parfois même sur plusieurs années.
Quant au traitement, tout dépend de la cause sous-jacente. Il peut inclure des médicaments permettant de gérer les symptômes, de la rééducation et une thérapie physique pour améliorer le contrôle moteur. Des approches comportementales et psychologiques peuvent également aider les personnes concernées à faire face aux difficultés provoquées par ce syndrome.