Syndrome du « coeur heureux » : Oui, la joie peut aussi vous briser le coeur… et vous tuer

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Classiquement dû à un choc émotionnel intense et négatif, le syndrome du « cœur brisé » peut aussi être provoqué par un heureux événement. Le syndrome du « cœur heureux », où comment la joie intense peut être mortelle.

On savait le chagrin parfois mortel. Des émotions trop fortes, la perte d’un être cher, un stress trop important ou la colère seraient ainsi capables de vous briser le cœur. Une « fausse » crise cardiaque baptisée cardiopathie de stress, qui toucherait principalement les femmes après la ménopause. Mais selon une récente étude, parue dans le journal de la société européenne de cardiologie, The European Heart Journal, une joie trop intense pourrait également vous tuer.

Pour tirer une telle conclusion, les chercheurs ont analysé les données concernant 485 patients de plusieurs pays diagnostiqués du syndrome du « cœur brisé » (une cardiomyopathie de stress), appelé aussi « Takotsubo », survenu après un choc émotionnel. D’après l’étude, chez 20 (4,1 %) des patients, ce syndrome a été déclenché par un heureux ou joyeux événement : une fête d’anniversaire, le mariage d’un fils, la naissance d’un petit-fils, un entretien d’embauche réussi, le gain de plusieurs jackpots au casino, ou encore la visite inattendue d’un neveu préféré ont notamment été relevés.

« Nous avons montré que les déclencheurs de TTS (syndrome Takotsubo ndlr), peuvent être plus variés qu’on ne le pensait (…). La maladie peut être précédée par des émotions positives aussi », commente notamment la docteure Jelena Ghadri de l’hôpital universitaire de Eurich (Suisse) et cosignataire de l’étude. Selon elle, « les cliniciens doivent être conscients que les patients qui arrivent dans le service d’urgence avec des signes de crise cardiaque, comme des douleurs thoraciques et une difficulté respiratoire, mais après une émotion ou un événement heureux, peuvent aussi souffrir de TTS, tout autant qu’un patient se présentant après un événement émotionnel négatif ».

Notons que pour les  95,9 % restants, les cardiomyopathies de stress sont survenues après un événement triste ou stressant comme le décès d’un conjoint, d’un enfant, la prise de conscience de la maladie d’un proche, des problèmes de famille, ou au travail, un accident, ou dans un cas, suite à un accident d’avion dans un simulateur de vol. Ici encore, les femmes sont sur-représentées, sans différences entre les deux groupes : 95 % des patients pour les « cœurs heureux » et 94.6 % pour les « cœurs brisés » avec respectivement un âge de 71 et de 65 ans en moyenne.

Pour le Dr Christian Templin (cardiologue, hôpital universitaire de Zurich), et co-signataire de l’étude, d’autres recherches seront nécessaires pour comprendre les mécanismes exacts qui sous-tendent les deux variantes de cœur « brisé » et « heureux » du TTS. Notons que dans l’étude, aucun décès n’a été enregistré à l’hôpital parmi les « cœurs heureux » contre 1 % (5/465) parmi les « cœurs brisés ».

Source : AFP