Les survivants de l’holocauste sont plus à même de développer un cancer !

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L’holocauste est une période sombre de l’histoire humaine. Il s’agit de la mort organisée de près de six millions de personnes. La Shoah a grandement marqué les esprits. Certains ont survécu et en subissent les conséquences encore aujourd’hui. En effet, d’après une recherche scientifique, les survivants de l’holocauste seraient plus susceptibles de développer un cancer que des personnes n’y ayant pas été confrontées.

Après de nombreux travaux sur les conséquences physiologiques de l’holocauste sur le corps humain, le professeur David Khayat, chef du service de cancérologie à la Pitié-Salpêtrière, avance de nouveaux résultats de son travail dans la revue scientifique Cancer. D’après ses recherches, les personnes ayant survécu au génocide juif auraient plus de risques de développer un cancer du poumon ou un cancer colorectal.

Pour arriver à de tels résultats, David Khayat et son équipe ont observé l’état de santé de 142 591 individus ayant été indemnisés pour « souffrance pendant l’Holocauste » comparé à un groupe témoin de 10 031 personnes. Il s’est révélé que le taux de cancer était de l’ordre de 21 à 27 % selon les sous-groupes de l’holocauste, alors que les individus du groupe témoin n’étaient affecté que de 16 % ! Parmi les personnes touchées, les hommes étaient beaucoup plus concernés que les femmes.

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Le sous-groupe des survivants de l’holocauste ayant présenté le plus haut taux de cancer était le sous-groupe des anciens combattants invalides. L’équipe de chercheurs a établi un risque de développement de cancer 53 % plus élevé chez les invalides que chez une personne témoin. Les chercheurs ont aussi identifié un taux de cancer plus élevé chez les habitants de pays occupés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale que chez des individus vivant dans des pays libres à la même époque.

Ces fortes différences pourraient être dues à de lourds traumatismes et séquelles provoqués pendant la Seconde Guerre mondiale. On sait maintenant que nos expériences de vie influencent directement notre expression génétique, et donc notre état physiologique. Les scientifiques doivent maintenant s’intéresser aux facteurs épigénétiques susceptibles d’avoir pu déclencher ces troubles physiologiques.

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