Les sursauts radio rapides ont-ils une origine extraterrestre ? Des chercheurs le pensent

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De toutes les choses inexpliquées dans notre Univers, les sursauts radio rapides sont sans doute les plus étranges. Ils sont parmi les signaux les plus insaisissables et explosifs jamais détectés dans l’espace et bien qu’ils durent que quelques millisecondes, ils génèrent autant d’énergie que 500 millions de Soleils. L’an dernier, seize de ces sursauts rapides ont été détectés et selon des chercheurs de Harvard, ceux-ci pourraient être la preuve d’une technologie extraterrestre avancée.

Les sursauts rapides (FRB) ne sont pas si rares. Depuis le premier détecté en 2007, les chercheurs prédisent que près de 2 000 de ces signaux illuminent chaque jour l’Univers. Mais le problème avec la détection et l’analyse de ces signaux est qu’ils sont non seulement incroyablement fugaces (moins de 5 millisecondes dans la durée), mais leurs origines sont également désespérément aléatoires. En revanche, plus tôt en 2016, onze de ces signaux radio provenaient tous d’une source unique sortie d’un Univers lointain. Il y a quelques semaines, six autres ont été détectés en provenance également du même endroit et les chercheurs ont réussi à identifier leur emplacement dans une galaxie naine faible à plus de trois milliards d’années-lumière de la Terre. Mais d’où viennent-ils exactement ?

« Les sursauts rapides sont extrêmement lumineux. Étant donné leur courte durée et leurs origines très lointaines, nous ne pouvons identifier avec certitude une source naturelle », explique le physicien théoricien Avi Loeb, du Centre Harvard-Smithsonian pour l’astrophysique. « Il faut réfléchir à une origine artificielle et tenter de la vérifier ».

En dépit de repérer des sources collectives à ces signaux radio, personne n’est en effet à ce jour en mesure de fournir une explication convaincante quant à l’origine de ces explosions puissantes. Les hypothèses principales à l’heure actuelle suggèrent que ces signaux résultent des événements les plus volatils et explosifs de l’Univers comme les trous noirs supermassifs crachant de la matière cosmique, les explosions de supernovae superlumineuses ou encore la rotation de magnétars, un type d’étoile à neutrons roue de coups tout ce qui lui tombe sous la main avec des champs magnétiques intenses. Mais selon les scientifiques de Harvard et leur publication à paraître dans le prochain numéro d’Astrophysical Journal Letters, tout cela n’est que spéculations basées sur l’hypothèse que des signaux aussi puissants proviendraient des événements les plus puissants jamais détectés.

Alors quoi ? Pour Avi Loeb, si personne n’est à ce jour capable de s’accorder sur une source naturelle, nous devrions alors peut-être examiner certaines sources, disons moins naturelles. Dans un document récemment publié, les chercheurs postulent sur le fait que ces signaux radio seraient en fait les restes de faisceaux mis en place par des civilisations extraterrestres : des lightsails. Si vous n’êtes pas familier avec cette technologie n’en est encore qu’à ses débuts — du moins, sur Terre —, mais que celle-ci pourrait potentiellement révolutionner l’exploration spatiale en permettant par exemple de rejoindre Mars en seulement trois jours.

Connus sous le nom de système à « propulsion photonique », les lightsails sont alimentés par la dynamique des photons (particules de lumière) qui pourrait être exploitée par les rayons du soleil ou générée par des lasers géants basés sur Terre. Pour faire simple, cela signifie que nous aurions besoin de pratiquement zéro carburant et que les voyages interstellaires pourraient durer aussi longtemps que les parties physiques tiennent. Loeb et son équipe n’excluent pas cette idée, suggérant la possibilité qu’un gigantesque émetteur radio soit installé à des milliards d’années-lumière. Pour émettre de tels signaux, l’émetteur devrait couvrir une surface comme deux fois la Terre pour recueillir suffisamment de lumière solaire.

Un tel dispositif concorde avec les lois de la physique pour les chercheurs qui soulignent également que le but d’une construction aussi colossale serait double : elle pourrait non seulement envoyer des signaux à travers de vastes zones de l’Univers à d’autres civilisations (comme la nôtre ?), mais pourrait aussi propulser des sondes ou des vaisseaux spatiaux sur de très longues distances à travers l’espace interstellaire. Bien sûr, tout cela est encore spéculatif et Loeb ne prétend pas avoir une réponse à chacune des interrogations proposées.

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