Dénoncées depuis plusieurs années déjà, les pratiques liées à la surpêche n’ont pas tendance à baisser, bien au contraire. La situation est plus que préoccupante pour les écosystèmes des océans ainsi que pour les populations vivant de la pêche au quotidien, selon une célèbre ONG qui dénonce également le gaspillage.
Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), la guerre contre la surpêche tourne au désastre. Cette ONG faisant partie des plus importantes au monde en matière de protection de l’environnement a pris connaissance d’un récent rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
Selon ce document, un tiers de la pêche va aujourd’hui au-delà de ce qu’il est durablement prudent de pêcher, un chiffre situé autour du quart il y a dix ans et du dixième vers le milieu des années 1970. Autrement dit, la surpêche s’intensifie depuis plusieurs décennies du fait de l’augmentation de la population et donc de la demande en poisson.
Selon Michele Kuruc, cheffe de la délégation du WWF parmi le comité des pêches de la FAO, les efforts effectués il y a déjà de nombreuses années n’ont pas porté leurs fruits et il s’agit malheureusement là d’une bataille qui se dirige vers une défaite.
Il faut savoir que la baisse des stocks de poisson touche en premier les populations les plus vulnérables telles que les petits pécheurs hors des circuits industriels. Par ailleurs, la destruction des écosystèmes marins déjà en marche deviendra de plus en plus une question humanitaire.
Le rapport de la FAO souligne également une incroyable réalité. Pas moins de 35 % des poissons élevés ou pêchés sont ainsi gaspillés. Les chalutiers rejetteraient environ un quart de leur prise (souvent mortes) en raison de leur taille ou de leur appartenance à une espèce non recherchée. Cependant, la plus grande part de ce gaspillage est due à de mauvaises conditions de réfrigération (pourrissement) et la FAO estime que la moitié de ce même gaspillage pourrait être évitée avec l’usage d’un meilleur équipement.
L’aquaculture n’est pas meilleure élève. Atteignant près de la moitié de la production mondiale de poisson, cette pratique ne serait pas beaucoup plus propre. Selon la WWF, l’élevage de poisson permet de vider un peu moins les océans mais en revanche, nourrir ces poissons nécessite la production de farines et d’huile de poisson. Parfois même, d’autres poissons seraient péchés exprès pour nourrir les poissons d’élevage !
Sources : The Guardian – Consoglobe – RTS
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