Global Fishing Watch : cet outil qui surveille les excès des bateaux de pêche dans le monde

La surpêche est un véritable fléau, et malgré les actions menées ci et là, une grande partie des navires de pêche continuent de prélever plus de poissons qu’il ne faudrait pour préserver la capacité de renouvellement des espèces. Google soutient une plateforme capable de détecter les navires trop gourmands et hors la loi.

Des milliers de navires ne respectent pas les autorisations de leur permis de pêche, outrepassant largement les quotas. Les organisations internationales sont alors dépassées par l’ampleur des tâches de surveillance et de contrôle pourtant nécessaires. Même les actions d’ONG comme Sea Shepperd ne suffisent pas lorsque l’on considère la masse de navires présents sur les océans. L’heure est tout de même grave puisque depuis les années 1970, 54% de la biomasse marine a complètement disparu.

Global Fishing Watch est une plateforme parrainée par Google lancée en septembre 2016, et bien qu’elle soit toujours au stade de prototype, celle-ci semble transmettre fidèlement le travail d’un puissant algorithme actif depuis 4 ans. Le principe de base est le suivant : utiliser à la fois des données satellitaires et la machine learning, en prenant en compte les signaux radio émis par les bateaux, obtenus via le Système d’identification automatique (AIS). Pas moins de 200.000 navires sont équipés de ce système, et l’algorithme, qui existe quant à lui depuis 4 ans, est capable de traiter environ 22 millions d’enregistrements chaque jour, tandis que 37 milliards sont déjà en réserve depuis le lancement de l’algorithme.

« Le problème, c’est que la quantité de données à analyser est extrêmement hétérogène et variable. C’est comme si on devait apprendre à un ordinateur à reconnaître chaque chanson diffusée sur chaque fréquence de la radio, sur le modèle de Shazam… en plus complexe encore, car si la musique qu’on entend sur les stations analogiques est continue, ce n’est pas le cas des signaux SIA : leur qualité dépend de la localisation des satellites, et leur quantité du nombre de navires dans la zone géographique » expliquent les rédacteurs du blog de la plateforme Global Fishing Watch.

Ainsi, il est possible de récolter un grand nombre de données concernant les trajectoires des bateaux, leur type, leur méthode de pêche, et même reconstituer leur trajet et savoir si ces derniers pêchent ou naviguent simplement. Bien que ces données soient très variées, l’algorithme est capable de les traiter sans problème.

Il s’agit par ce genre d’initiatives de soutenir les organisations œuvrant pour la protection de la faune marine et la préservation des ressources halieutiques. Cet outil est sans conteste un élément qui pourrait faire pencher la balance face à l’industrie, qui actuellement, continue d’appliquer le principe du « pas vu, pas pris ».

Sources : Sciences et AvenirNational GeographicDaily Geek Show