La surexploitation n’est pas toujours l’affaire des humains, la preuve avec ces macaques d’une petite île thaïlandaise 

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Jusqu’à aujourd’hui, la surexploitation était un phénomène caractéristique de l’homme. Mais l’étude comportementale des macaques à longue queue thaïlandais a révélé que ce phénomène n’était en fait pas un cas isolé !  

Les macaques à longue queue originaires de Thaïlande se nourrissent principalement de crustacés présents sur les plages bordant leur lieu d’habitat. Ils sont friands d’huîtres, mais aussi de carcasses de crabes qu’ils raclent sans peine à l’aide d’outils faits de pierre. Ces derniers sont indispensables aux chimpanzés pour se nourrir !

L’étude de Lydia V.Luncz et son équipe publiée sur le site elifesciences met en avant des résultats sans précédent sur la conséquence d’une surexploitation animale. En étudiant le périple de dix-huit macaques à travers les îles thaïlandaises de Koram et NomSao, ils ont référencé le type d’outils utilisé et la façon dont ils étaient maniés. Ils se sont rapidement aperçus que les crustacés présents sur les plages de l’île de Koram étaient d’une très petite taille et peu diversifiés contrairement à ceux présents sur l’île de NomSao. Pourquoi ? Ceci serait dû à la population de macaque présente sur les deux îles : près de quatre-vingts individus vivraient sur l’île de Koram contre seulement neuf sur l’île de NomSao.

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Ainsi, la présence de nombreux prédateurs engendrerait des crustacés d’une plus petite taille ! Les huîtres observées de l’île de Koram avaient une taille 70 % inférieure à celles présentes sur l’île de NomSa. Les bigorneaux étaient quant à eux 50 % plus petits ! Ces modifications structurelles seraient les conséquences d’une consommation excessive de crustacés sur l’île de Koram, mais surtout d’un matraquage intensif des coquillages démembrés. Un unique outil servirait à déguster près de quarante coquillages pour un macaque !

La disparition de ces ressources rendrait inutile l’utilisation d’outils et provoquerait donc la perte d’un comportement considéré jusqu’alors comme acquis pour les macaques à longues queues. Un mode de vie similaire a été observé chez deux autres espèces de singes réparties en Afrique et en Amérique du Sud. La venue de problèmes équivalents pousserait certaines espèces marines en voies d’extinction.

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