Le mystère des surales de Colombie et du Venezuela trouve enfin une réponse

Crédits : Dodo-Bird / Wikipédia

Dans la vallée de l’Orénoque, entre la Colombie et le Venezuela en Amérique Latine, un paysage étonnant et intriguant, formé d’étranges monticules de terre et qui a en réalité été sculpté par des vers de terre.

C’est une vaste étendue qui s’étend sur plus de 75 000 km² située dans la vallée de l’Orénoque entre la Colombie et le Venezuela et qui a toujours intrigué les spécialistes. On y trouve d’étranges monticules de terre appelés « surales », dont les plus importants constituent des îles de 2 m de haut sur 5 m de large où quelques rares arbres arrivent à pousser, qui ont toujours été sujets à hypothèses.

Certains scientifiques ont pensé que des fermiers locaux avaient construit ces formations que les termites et autres animaux du sol auraient ensuite envahies pour en faire leurs terriers, quand d’autres évoquaient le fruit de l’érosion du fleuve. Finalement, une équipe du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE-CNRS) de Montpellier est allée étudier sur place pour publier ses résultats dans le revue Plos One, qui révèlent qu’en réalité, ces étranges formations ont été formées par les vers de terre.

« Nous avons d’abord voulu savoir si ces formations étaient fréquentes et pour cela nous avons travaillé à partir de Google Earth puis pour plus de précision par survol de drones sur les régions concernées » explique Doyle McKey, principal auteur de l’étude. « Nous avons constaté que les surales étaient bien plus fréquents que ce que nous pensions » ajoute-t-il.

Plos One
Crédits : Plos One

Après analyse des buttes et après avoir comparé les propriétés du sol à côté des monticules et à l’intérieur, ils ont pu déterminer qu’ils étaient composés jusqu’à 50% d’excréments de vers. En effet, ces animaux évoluent dans la terre humide à la recherche de nutriments mais doivent retourner à la surface pour respirer. Il s’agit de vers de terre du genre Andiorrhinus, une espèce qui peut atteindre 1,5 mètre de long, et qui représente jusqu’à 90% de la biodiversité locale des annélidés.

« Ces vers de terre ont besoin de vivre dans des milieux humides, mais il leur faut malgré tout respirer. Chaque individu emprunte toujours les mêmes galeries amenant au même point de contact avec l’air où ils déposent leurs fesces, lesquelles s’entassent pour former petit à petit un talus » explique Doyle McKey.

Source : plosone