Sur Terre, une nouvelle découverte relance la possibilité de vie passée sur Mars

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Le volcan Dallol, en Éthiopie. Crédits : Martin Rietze

Des chercheurs ont identifié des petites formes de vie dans un environnement terrestre extrême. Il s’agit de petites bactéries évoluant dans des conditions similaires à celles retrouvées sur Mars il y a plusieurs milliards d’années.

La région géothermique de Dallol, en Éthiopie, n’est pas franchement accueillante. Située à la jointure de trois plaques tectoniques, vous retrouverez sous vos pieds un réservoir de magma surchauffant et enrichissant en gaz les eaux souterraines. Au fil du temps, cette eau a fait son trou vers la surface pour y déposer différents minéraux. L’environnement en surface est compliqué : l’eau est à 89 °C, et présente un pH extrêmement acide de 0,25. Mais cela n’empêche pas la vie de prospérer. En témoigne cette nouvelle découverte, publiée dans Scientific reports.

Felipe Gómez et son équipe du Centre d’astrobiologie en Espagne annoncent en effet avoir découvert la présence, en ces lieux, de petits organismes mesurant de 50 à 500 nanomètres de diamètre. Pour vous donner une idée, c’est près de 20 fois plus petit que la bactérie moyenne. Ces formes de vie ont été découvertes évoluant dans des formations minérales créées par cette eau très chaude, saturée en chlorure d’argent, sulfure de fer, ou encore en dioxyde de manganèse. « C’est un environnement exotique, multi-extrême, avec des organismes qui ont besoin d’aimer la température, la teneur en sel et le pH très bas pour survivre », peut-on lire dans un communiqué.

Un écho à la planète rouge

Voilà une preuve de plus que la vie peut se montrer vraiment résistante, capable de s’adapter à des environnement ultra-hostiles. Et forcément, la découverte fait écho à notre recherche de la vie sur d’autres planètes. Sur Mars, particulièrement. Nous savons en effet que ces lieux ressemblent en de nombreux points à certains environnements hydrothermaux retrouvés sur Mars il y a très longtemps. Notamment dans le cratère Gusey, étudié par le rover Spirit de la NASA en janvier 2004.

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Le cratère Gusev, sur Mars, étudié par le rover Spirit en 2004. Crédits : Wikipédia

« Une étude approfondie des caractéristiques de ce site exceptionnel améliorera notre compréhension des limites de la vie sur Terre et éclairera notre recherche de la vie sur Mars et ailleurs dans l’Univers », confirme Barbara Cavalazzi, de l’Université de Bologne et co-auteure de l’étude.

On rappelle qu’une (re)visite de ce cratère n’est pour l’heure pas programmée. L’ESA (Agence spatiale européenne) et Roscosmos (Agence spatiale russe) ont – dans le cadre de la mission ExoMars 2020 – jeté leur dévolu sur Oxia Planum. Pour sa mission Mars 2020, la NASA devrait de son côté explorer le cratère Jezero, une formation censée avoir abrité un delta il y a entre 3,5 et 3,9 milliards d’années.

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