La volonté d’établir une colonie sur Mars se heurte à un problème difficile à surmonter : les matériaux de construction. Transporter ces derniers depuis la Terre est beaucoup trop onéreux. Récemment, des chercheurs ont proposé des constructions sur place avec du sang, de la sueur, des larmes et de l’urine.
Impossible de transporter des matériaux depuis la Terre
Voyager vers Mars, y établir une base puis une colonie pose énormément de questions, dont une majorité n’a encore trouvé aucune réponse valable. Si Elon Musk et autres célébrités du domaine de l’aérospatial rêvent d’établir une colonie sur la planète rouge, un point en particulier représente un réel frein à ce genre de projet. En effet, il est totalement hors de question de transporter des matériaux de construction depuis la Terre. Il faut dire que l’on estime le coût de transport d’une simple brique entre les deux planètes à environ deux millions de dollars. Les colons devront donc utiliser les ressources présentes sur place.
Certains chercheurs pensent que les roches et le sol martien peuvent être des pistes sérieuses, comme les dépôts d’eau clairsemés. Toutefois, des scientifiques de l’Université de Manchester (Royaume-Uni) ont évoqué une autre solution possible. Dans leur étude publiée dans la revue Materials Today Bio en septembre 2021, les chercheurs pensent à l’équipage lui-même en tant que ressource. Selon les chercheurs, l’albumine sérique humaine – une protéine commune du plasma sanguin – pourrait jouer le rôle de liant pour la poussière martienne (et lunaire). Le résultat obtenu n’est autre qu’un genre de béton.
Une résistance similaire à celle du béton
Il faut savoir que l’albumine à la propriété de « cailler » (comme le lait) pour former une structure étendue. Selon les meneurs de l’étude, il est question d’interactions bien connues de la Science : les « feuillets bêta ». Les chercheurs britanniques ont rappelé que durant l’histoire de l’Homme, du sang animal a déjà été utilisé comme liant pour mortier. Autrement dit, une des solutions permettant le succès de la conquête spatiale pourrait reposer sur une pratique datant du Moyen-âge.
Durant leurs tests, les scientifiques ont obtenu un matériau portant le nom d’AstroCrete. Celui-ci aurait une résistance à la compression de 25 mégapascals (MPa), comparable à celle du béton ordinaire – entre 20 et 32 MPa. Or, il est possible d’améliorer cette caractéristique en incorporant au mélange de l’urine, de la sueur ou encore des larmes. Le matériau provenant de ce mélange afficherait une résistance à la compression de 40 MPa ! Enfin, les meneurs de l’étude estiment qu’un équipage de six astronautes serait capable de produire environ 500 kg d’AstroCrete dans le cas d’un voyage de deux années.