Loki Patera, le plus grand volcan de la lune de Jupiter, Io, pourrait entrer en éruption dans quelques jours, selon les prévisions. De quoi nous aider à comprendre l’objet le plus géologiquement actif de notre système.
Io est la lune galiléenne la plus proche de Jupiter. C’est accessoirement le quatrième plus grand satellite du Système solaire, mais aussi et surtout le plus actif sur le plan géologique. Sur cette lune règne en effet une intense activité volcanique. Son plus grand cratère, Loki Patera, mesurant 202 kilomètres de diamètre, est tapissé de lacs partiellement remplis de lave en fusion recouverte par une mince croûte solidifiée. Ces lacs de lave sont également directement reliés à un réservoir de magma situé plus en profondeur. Il arrive parfois que cette croûte devienne instable et s’effondre. Le bassin « se renverse », inondé de lave fraîche. Se produit alors une éruption.
Les hostilités prévues pour septembre
La NASA surveille l’activité géologique de Io depuis plusieurs années maintenant. Les données recueillies ont notamment permis d’isoler un cycle quasi périodique dans les éruptions du volcan Loki. Tous les 540 jours environ entre 1988 et 2001. Il a ensuite cessé toute activité jusqu’en 2013, avant de reprendre du service avec un cycle plus court, de 475 jours. La dernière éruption s’est illustrée entre le 23 mai et le 6 juin 2018. Sur la simple base de ces estimations, il était donc prévu que le volcan se fâche au mois de septembre. Mais ces événements sont de nature très complexe. Compliqué de prévoir une date précise, donc.
« Les volcans sont difficiles à cerner, car ils peuvent être imprévisibles, explique Julie Rathbun, du Planetary Science Institute. De nombreux facteurs influent sur les éruptions volcaniques, notamment le taux d’alimentation en magma et sa composition – en particulier la présence de bulles dans le magma, le type de roche sur laquelle repose le volcan, l’état de fracture de la roche, et de nombreux autres problèmes ». Pour l’heure, il semblerait que les chercheurs n’aient remarqué aucune activité suspecte. Mais le volcan pourrait se réveiller d’une minute à l’autre.

Si le volcan se réveille enfin, son activité sera si intense qu’elle pourrait briller suffisamment dans l’infrarouge pour que nous puissions la détecter depuis nos télescopes. Sur la base des observations précédentes, les hostilités pourraient durer environ 230 jours, avant un retour au calme. On ne sait pas si la sonde Juno, présente dans le système jovien depuis 2016, sera dans le coin pour assister à cet événement volcanique, mais on ne serait pas contre quelques photos !
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