Chaque année, des dizaines de millions de tonnes d’aliments finissent à la poubelle dans l’Union européenne. En Allemagne, le ministre de l’Alimentation a suggéré aux autorités européennes de supprimer les dates de péremption sur les produits longue durée pour limiter le gaspillage alimentaire.
130 kg de gaspillage alimentaire par habitant et par an
Le gaspillage alimentaire est un phénomène global qui semble de moins en moins accepté d’un point de vue éthique et environnemental. Or, si certaines innovations font régulièrement leur apparition afin de lutter contre ce gâchis, le salut pourrait finalement arriver par la voie politique.
Comme l’explique France Info dans un article du 10 novembre 2023, le ministre de l’Alimentation allemand Cem Özdemir tente d’agir à l’échelon européen afin que les dates de péremption ne soient plus mentionnées sur les produits qui ont une durée de conservation longue. Outre-Rhin, chaque citoyen jette en moyenne 80 kg de nourriture par an. Dans toute l’Union européenne, près de 60 millions de tonnes sont gaspillées chaque année avec une moyenne de 130 kg par habitant. Pour Cem Özdemir, ce gaspillage pourrait pourtant être évité, au moins en partie.
Dans l’attente d’une importante décision
Soulignons tout de même que certains experts estiment que les dates limites de consommation ne sont effectivement pas utiles pour les produits de longue conservation. C’est par exemple le cas pour les denrées sèches contenant très peu d’eau comme le riz, les pâtes ou encore le miel. D’autres aliments peuvent intégrer cette liste, à savoir les épices, le thé et les légumes secs tels que les lentilles.
Avec un emballage bien hermétique qui permet de garder l’aliment à l’abri de l’humidité, il peut facilement se conserver plusieurs années. Ainsi, la suppression de la date limite n’aurait aucune conséquence sanitaire. Le seul point négatif, néanmoins supportable, se situerait plutôt au niveau d’une potentielle perte de saveur des aliments.
Dans l’attente de la décision de l’UE sur ce sujet, il est essentiel de continuer à sensibiliser sur le gaspillage. De plus, le phénomène n’épargne pas la France où entre 1,2 à 6 millions de tonnes de nourriture finissent aux ordures. À l’échelle mondiale, le gâchis alimentaire fait figure de véritable fléau. En 2020, une étude néerlandaise laissait même penser que l’ampleur du phénomène est plus importante que ce que nous pensions jusque là. Une décision favorable à la proposition du ministre allemand pourrait donc donner des idées à d’autres pays et favoriser ainsi l’harmonisation de la lutte à l’échelle mondiale.