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Supposé éteint, cet animal refait surface près de 30 ans plus tard !

Crédits : Wikimedia Commons / California Department of Water Resources

La dernière fois que fut aperçu le rat kangourou de San-Quentin, c’était il y a plus de 30 ans, dans les maquis arides de Baja California, au Mexique. Les autorités mexicaines avaient alors déclaré le petit mammifère en danger critique, avant de supposer l’espèce éteinte en 1994. L’animal vient pourtant de refaire surface.

Le rat-kangourou de San-Quentin, un petit rongeur endémique de la péninsule de Basse-Californie, fut il y a quelques années victime de la perte de son habitat. Une fois les zones sauvages transformées en terres agricoles – essentiellement de vastes serres pour y cultiver de manière extensive et industrielle des fraises ou des tomates -, on n’avait plus aperçu l’animal depuis plus de 30 ans. Quatre spécimens ont pourtant été observés il y a quelques mois : une véritable surprise pour les biologistes.

Tirant son nom de sa capacité à sauter comme les kangourous grâce à de puissantes et immenses pattes arrières, le rat de San-Quentin, long d’une dizaine de centimètres, était une espèce clé dans les régions arides de l’ouest de l’Amérique du Nord. Ils dispersaient en effet les graines, mais étaient aussi chassés par les coyotes et les renards. Ils vivaient autrefois par milliers dans une étroite vallée côtière s’étendant sur 150 kilomètres le long de la côte pacifique du nord de la Basse-Californie.

Mais leur nombre a commencé à diminuer avec l’introduction de l’agriculture intensive dans les années 1970, après quoi leur habitat et leur nourriture ont disparu. Puis, il y a seulement 9 mois, une équipe de chercheurs qui effectuait un inventaire de routine des mammifères dans la région a découvert les rats tout à fait par hasard. Aucun d’entre eux n’avait jamais observé l’espèce auparavant : ils ont alors dû la comparer avec des spécimens empaillés dans les musées, et d’autres photographiés il y a des années. Les chercheurs feront un rapport de ces observations dans un prochain numéro du Bulletin de l’Académie des Sciences de la Californie du Sud.

Les chercheurs attribuent le retour du rat kangourou à une diminution spectaculaire de l’agriculture au cours de la dernière décennie, « grâce » ou à cause – c’est selon – aux pénuries d’eau liées à la sécheresse. Bien que les chercheurs s’inquiètent du retour éventuel des agriculteurs, ils sont optimistes quant à la persistance de l’espèce dans la région, supposant également que d’autres petits mammifères « éteints » pourraient encore évoluer dans la région.

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