supernovae
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Des supernovae ont frappé la Terre il y a 3 et 7 millions d’années

Une étude récente s’est penchée sur deux explosions de supernovae (forme plurielle de supernova) survenues il y a trois et sept millions d’années dans le but de déterminer leur distance d’origine.

Qu’est-ce qu’une supernova de type II ?

L’explosion d’une supernova de type II est un processus complexe qui se produit à la fin de la vie d’une étoile massive (au moins huit fois supérieure à celle du Soleil). Concrètement, au fil du temps, ces étoiles passent par différentes phases de fusion nucléaire, produisant des éléments plus lourds tels que le carbone, l’oxygène, le silicium, etc. pour finalement former du fer à l’intérieur de leur noyau.

Cependant, contrairement à d’autres réactions nucléaires, la fusion du fer n’est pas une source de libération d’énergie. Au contraire, elle nécessite de l’énergie pour se produire. Cela signifie que l’étoile ne peut plus en produire suffisamment pour contrer la gravité. Son noyau s’effondre alors en une fraction de seconde.

Ce processus provoque un rebond soudain du noyau, créant une onde de choc qui se propage à travers les couches extérieures de l’étoile, les éjectant violemment dans l’espace. Vous obtenez alors une supernova de type II.

L’origine interstellaire du fer-60

Ces objets sont essentiels pour la formation et l’enrichissement de l’univers en éléments lourds. Parmi eux figure le fer-60. Bien que la forme commune du fer soit composée de 26 protons et de 30 neutrons dans son noyau, celui-ci dispose de quatre neutrons supplémentaires.

Cet élément se désintègre en un peu plus de 2,6 millions d’années en éléments plus légers. Ainsi, tout le fer-60 restant de la formation de la Terre il y a 4,5 milliards d’années a disparu depuis longtemps. En outre, il n’existe pas de mécanisme connu sur Terre capable de le produire. Par conséquent, nous savons que tout le fer-60 contenu dans les archives fossiles doit forcément provenir d’anciennes supernovae, ce qui nous ramène à cette étude.

Deux supernovae il y a trois et sept millions d’années

Pour ces travaux, les chercheurs ont effectué des analyses en laboratoire d’échantillons de 60-Fe obtenus à partir de la croûte terrestre, des sédiments des grands fonds et du régolithe lunaire. L’âge de ces échantillons a été obtenu en utilisant la demi-vie de cet élément.

Ces analyses avaient permis de déterminer que ces éléments provenaient de deux explosions de supernovae survenues il y a trois et sept millions d’années. Elles sont nommées respectivement SN Plio (pour Pliocène) et SN Mio (pour Miocène).

L’objectif de ces nouvelles analyses était de déterminer la distance d’origine de ces deux explosions. Les résultats suggèrent que SN Plio est originaire d’une région située à entre 163 et 212 années-lumière. Pour SN Mio, l’équipe a déterminé que sa distance approximative est de 359 années-lumière. Ces distances peuvent être considérées comme relativement « sûres » de la Terre. Et fort heureusement, d’ailleurs.

En effet, si une supernova explosait trop près de la Terre, les conséquences pourraient être dévastatrices. Le rayonnement de haute énergie (rayons gamma) libéré par de tels objets irradierait alors l’atmosphère terrestre pendant des mois, ce qui aurait pour effet de réduire considérablement la couche d’ozone. Notre planète deviendrait alors vulnérable aux rayons ultraviolets (UV) du Soleil qui peuvent être nocifs pour une grande partie des organismes vivants.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.