L’interféromètre du VLT, au Chili, a permis de réaliser l’image la plus détaillée à ce jour de la surface d’Antarès, une supergéante rouge située à environ 600 années-lumière. C’est la toute première image d’une telle qualité pour une étoile autre que le Soleil.
Antarès est une supergéante rouge douze fois plus massive que le Soleil et 700 fois plus grande située à environ 600 d’années-lumière dans la constellation du Scorpion. Notre Soleil ferait pâle figure à côté de ce poids lourd et la Terre, n’en parlons même pas ! Pour vous mettre un peu tout ça en perspective, remplacez le Soleil par Antarès et celle-ci engloberait très largement l’orbite de Mars. L’étoile est récemment passée sous l’objectif du VLTI, qui combine la luminosité collectée par plusieurs télescopes géants. Le résultat est une image inédite offrant une cartographie des gaz en mouvement à sa surface.
Les supergéantes rouges, à l’instar d’Antarès ou de la plus connue encore Bételgeuse, sont des étoiles relativement massives qui sont en train de terminer leur phase de séquence principale. En d’autres termes, elles ont consommé l’ensemble de leur hydrogène dans leur cœur et ne vont pas tarder à mourir (à l’échelle astronomique).
Dans le but de « comprendre » ces poids lourds en fin de vie, les astronomes ont réussi à combiner la puissance de plusieurs télescopes pour imager et cartographier en deux dimensions les mouvements à la surface d’Antarès. Comme l’explique Keiichi Ohnaka, principal acteur de cette recherche : « le processus responsable de la perte de masse si rapide d’étoiles en fin de vie comme Antarès est demeurée incompris durant plus d’un demi-siècle. Le VLTI est le seul instrument qui nous a permis de mesurer directement les mouvements de gaz au sein de l’atmosphère étendue d’Antarès ».
Les chercheurs ont entre autres découvert l’existence de panaches de gaz de faible densité à des distances plus grandes que prévu du centre de la supergéante rouge. Ils ont par ailleurs déterminé que ces turbulences n’étaient pas liées à la convection à l’intérieur de l’étoile géante. Pour l’heure, leur mécanisme reste donc une énigme, mais les recherches se poursuivent.
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