Suisse : un chasseur de trésors tombe sur un pot rempli de pièces romaines

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Crédits : Archäeologie Baselland, Suisse

En Suisse, un archéologue amateur muni de son détecteur de métaux est tombé sur un trésor : un pot en argile enterré rempli de 1 290 pièces de monnaie romaines datant du IVe siècle apr. J.-C.. Le pot contenait également un morceau de peau de vache, ce qui n’a pas manqué de déconcerter les chercheurs.

En 2019, Lucas Schmid, étudiant en médecine dentaire et passionné d’archéologie, était tombé sur un poignard orné enterré en Suisse. Repérée grâce à son détecteur de métaux, l’arme aurait été brandie par un soldat romain il y a environ 2000 ans. On reste aujourd’hui en Suisse, avec un nouveau trésor découvert. Guidé lui aussi par son détecteur, Daniel Lüdin, un archéologue amateur, est en effet quant à lui tombé sur un pot rempli de pièces près du château Wildenstein à Bubendorf, une municipalité de Bâle-Campagne.

Très vite, l’archéologue amateur a compris qu’il s’agissait de pièces romaines. Conscient de sa possible valeur, il a donc soigneusement réenterré son butin avant d’informer l’Archäologie Baselland de sa découverte. Il s’agit d’une organisation archéologique basée près de la ville de Bâle.

Sur place, les archéologues ont finalement déterré à nouveau le pot, cette fois en prenant soin de l’intégrer dans un grand bloc de terre. En laboratoire, ils ont ensuite scanné son contenu de manière invasive.

Beaucoup de pièces et une peau de vache

D’après les analyses, le pot de vingt-trois centimètres de haut serait rempli de 1 290 petites pièces faites d’un alliage de cuivre et d’un petit pourcentage d’argent. Au total, toutes les pièces valent à peu près autant qu’un solidus. Il s’agissait d’une pièce en or pur de 4,5 g introduite par l’empereur Constantin à la fin de l’Empire romain. Un solidus valait environ deux mois de salaire pour un soldat à l’époque.

Les chercheurs ont également identifié deux types de pièces dans le pot, mais leur dénomination exacte n’est pas connue. Toutes les pièces ont été frappées sous le règne de l’empereur Constantin (306 à 337 apr. J.-C.) avec des inscriptions et des dessins visibles de chaque côté.

Il n’est pas si surprenant de tomber sur un tel trésor dans cette région qui faisait jadis partie d’une province de l’Empire romain. Des trésors beaucoup plus importants ont en effet déjà été mis au jour aux alentours. En revanche, celui-ci se distingue des autres.

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Quelques pièces trouvées dans le pot. Crédits : Archäeologie Baselland, Suisse

Deux interrogations

Nous savons que les découvertes passées avaient été enterrées en temps de crise, notamment pendant les différentes guerres essuyées à la fin du IIIe et au milieu du IVe siècle apr. J.-C. qui incitèrent les gens à enterrer leur argent pour le garder en lieu sûr. En revanche, le trésor de Bubendorf aurait été enterré durant une période de paix relative et d’une certaine reprise économique, vers 330 à 340 apr. J.-C..

Plus intriguant : ces images reconstituées ont également révélé la présence d’un morceau de peau de vache qui semblait séparer le butin en deux tas bien distincts.

Ainsi, les archéologues se posent encore les deux questions suivantes : pourquoi ces pièces ont-elles été séparées en deux parties ? Et pourquoi ont-elles été enterrées pendant une période de stabilité politique ?