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Suède : une école utilisait la reconnaissance faciale pour compter les absences

Crédits : Pexels

La méfiance à l’égard de la reconnaissance faciale est plus que jamais présente. La Commission européenne cherchant à réguler cette technologie a déjà fait une victime. Une école située en Suède a été sanctionnée financièrement pour l’avoir utilisée dans le comptage des absences !

Controverse autour de cette technologie

Aux États-Unis, les aéroports seront dans quelques années presque tous équipés de dispositifs de reconnaissance faciale. Lorsqu’il s’agit de sécurité des frontières, ce dispositif ne semble pas vraiment déranger. En revanche, la reconnaissance faciale est au cœur d’une sérieuse controverse, puisque celle-ci est considérée comme trop intrusive.

Il y a quelques semaines, Oakland a banni la reconnaissance faciale et est devenue la troisième ville des États-Unis à prendre de telles mesures. De plus, certaines affaires ne font pas vraiment bonne presse. Des étudiants ont en effet participé malgré eux à des recherches sur cette technologie sur le campus de l’Université du Colorado.

Alors qu’en Chine, cet outil est déjà très développé, l’Europe semble être en retard. Visiblement plus attaché à l’éthique et au respect de la vie privée, notre continent ne serait pas enclin à accueillir la reconnaissance faciale aussi facilement. Selon un communiqué du Contrôleur européen de la protection des données (EDPB) publié le 22 août 2019, une école suédoise a été sanctionnée.

Dispositif de contrôle biométrique à reconnaissance faciale à l’aéroport international de Houston
Crédits : Flickr/ U.S. Customs and Border Protection

Un nouveau moyen de compter les absences

L’autorité suédoise chargée de la protection des données (DPA) a condamné la municipalité de Skelleftea (nord de la Suède) à une amende avoisinant les 20 000 euros. Une de ses écoles menait un programme pilote depuis trois semaines sur 22 élèves. Le problème est que ce programme intégrait la reconnaissance faciale dans le processus de comptage des absences. Or, il s’agit là d’une violation du Règlement général sur la protection des données (GDPR) à l’échelle européenne. Rappelons que ce document voté en 2016 a pour objectif de renforcer la protection des données des habitants de l’UE.

Outre la nature du dispositif, il a été reproché à l’école un flou entourant les conditions d’utilisations. De plus, si les élèves ont participé de leur plein gré au programme, l’école n’aurait pas consulté les autorités compétentes pour faire valider son projet. Enfin, si cette amende peut paraître énorme pour une école, les montants peuvent être bien plus sévères. Des infractions au GDPR peuvent en effet coûter jusqu’à 20 millions d’euros ou encore 4 % des revenus annuels d’une entreprise !

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