Sudan, le dernier rhinocéros blanc du Nord est mort

rhinocéros blanc du nord
Crédits : Ol Pejeta / Capture Facebook

La réserve Ol Peteja du Kenya a annoncé il y a quelques heures le décès de Sudan, le dernier rhinocéros blanc du Nord mâle. Il avait 45 ans. Il ne reste en vie que deux femelles de cette sous-espèce, désormais condamnée.

Les problèmes de Sudan ont commencé il y a quelques semaines avec une infection à la patte arrière droite. Traité, son état de santé était revenu à la normale en janvier. Mais depuis la mi-février, les vétérinaires s’attaquaient à une autre infection plus profonde, sous-jacente à la première, et Sudan ne semblait pas répondre au traitement. C’est aujourd’hui confirmé, l’animal souffrait beaucoup trop. L’équipe vétérinaire a donc pris la décision de l’euthanasier. « Son état de santé s’est significativement détérioré ces dernières 24 heures, il n’était plus capable de tenir debout et souffrait beaucoup », a précisé l’équipe d’Ol Pejeta, une réserve de 350 km2 située à quelque 200 km au nord de Nairobi.

Le décès de Sudan est synonyme de l’extinction de sa sous-espèce. Même en vie, les chances du rhinocéros d’engendrer de nouveaux spécimens blancs du Nord étaient pratiquement nulles. Cette sous-espèce de rhinocéros traversait autrefois l’Ouganda, le Tchad, le Soudan, la République centrafricaine et la République démocratique du Congo, mais le braconnage et le chaos des années de guerre civile dans la région ont fait plonger la population. La sous-espèce est d’ailleurs présumée éteinte dans la nature.

« Il était un grand ambassadeur de son espèce et on se souviendra de lui pour le travail qu’il a accompli pour sensibiliser le monde entier au problème non seulement des rhinocéros, mais aussi des milliers d’autres espèces menacées d’extinction par une activité humaine non durable », déclarait il y a quelques heures le Président de la réserve, Richard Vigne.

Il ne reste aujourd’hui que deux femelles : Fatu et Najin. Najin est la fille de Sudan, et Fatu sa petite-fille. Seulement, les deux femelles ne semblent pas non plus aptes à pouvoir engendrer une descendance. Les médecins de la réserve ne perdent cependant pas espoir, s’appuyant sur des solutions artificielles pour tenter de sauver l’espèce. Ils utilisent notamment des spermatozoïdes et des ovules extraits de rhinocéros blancs du Nord récemment décédés pour essayer de développer une fécondation in vitro (FIV).

Source