Une étude américaine récente stipule que le développement cognitif de l’enfant à naître pourrait être altéré si la mère souffre de taux de stress et d’anxiété accrus. Toute détresse psychologique pendant la grossesse pourrait en effet être néfaste pour le cerveau du fœtus.
Un lien démontré pour la première fois
Lors de la grossesse, les risques pour le fœtus sont très nombreux et les nouvelles découvertes sont assez fréquentes. Une étude de 2020 avait par exemple montré que la caféine pouvait impacter le futur enfant pendant la grossesse, et ce, même en faible quantité. Une publication dans la revue JAMA Network du 29 avril 2022 affirme quant à elle qu’un stress important chez la mère peut impacter le cerveau du fœtus. Ces travaux ne sont pas les premiers du genre, mais en revanche, il s’agit de la première fois que des chercheurs démontrent un lien entre détresse psychologique et altération du cerveau de l’enfant.
Selon l’étude, environ un quart des femmes enceintes éprouveraient des symptômes de stress ou d’anxiété. Il s’agit ici du problème le plus fréquent durant la grossesse. De plus, même les femmes ayant une santé de fer et bénéficiant d’un bon statut socio-économique y sont également exposées. Pour la spécialiste du développement neuronal chez l’enfant Catherine Limperopoulos, intervenir assez tôt permettrait cependant d’aider les mères à réduire leur stress et donc les risques au niveau de l’enfant.
Des effets neuro-développementaux persistants
Dans le cadre de ces travaux, les scientifiques du Children’s National Hospital de Washington (États-Unis) ont effectué des mesures de la détresse psychologique entre les semaines 24 et 40 chez 97 mères. Après la naissance et à l’âge de 18 mois, chaque bébé a passé un test neuro-développemental. Selon les résultats, le stress a provoqué des changements dans le cerveau du fœtus à l’origine de certains problèmes de développement. Ces problèmes que l’on observe chez l’enfant après la naissance concernent notamment l’autorégulation, les dispositions socioémotionnelles ou encore la capacité à établir et entretenir des relations sociales positives.
« Les changements dans le développement du cerveau à des moments critiques de la grossesse peuvent avoir des effets neuro-développementaux persistants à mesure que ces bébés grandissent. La grossesse est un exercice d’équilibre délicat et de nombreux facteurs peuvent perturber cet équilibre critique, notamment le stress maternel », a déclaré Catherine Limperopoulos.
Enfin, les chercheurs ont également observé une diminution des performances cognitives du nourrisson en raison du stress maternel avant la naissance. Néanmoins, cela n’atteint heureusement pas le niveau de gravité d’un trouble mental.