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Voyager, un projet de station spatiale digne des œuvres de science-fiction

station voyager
Crédits : The Gateway Foundation

L’entreprise Gateway Foundation entend créer la première station orbitale proposant une gravité artificielle. À bord, touristes et chercheurs pourront séjourner pendant plusieurs semaines. La fondation souhaite la rendre opérationnelle dès 2025. Si le calendrier paraît très ambitieux, le projet reste néanmoins fascinant, avec une structure digne d’une oeuvre de science-fiction.

Créée par John Blincow en 2012, la Gateway Foundation nous promet du rêve, du moins sur le papier, avec son projet de station spatiale. Nommée Voyager, et calquée sur les concepts imaginés par Wernher von Braun, elle prendrait la forme d’une plateforme circulaire en mouvement de près de 500 mètres de large. L’inertie et la force centripète d’accélération permettraient alors de générer une pression sur les parois extérieures de la structure, créant finalement une gravité quasi similaire à celle de la Lune.

La station serait capable d’accueillir un peu de plus de 400 personnes, équipage compris. L’objectif annoncé : que la station soit fonctionnelle d’ici 2025, avant d’ouvrir ses portes aux en 2027 pour un coût avoisinant les 70 milliards de dollars. Si elle venait à être réalisée, elle serait alors la plus grande structure construite par l’Homme dans l’espace.

Sciences et tourisme

Côté structures, une Baie d’amarrage sera disponible pour accueillir les navettes. Un ascenseur vous mènera ensuite jusqu’au Hub : le « coeur » de la station. Vous y retrouverez notamment l’administration, le centre de contrôle ou encore les lieux de stockage, sans oublier une magnifique vue sur notre planète.

Vous serez ensuite conduits vers la Lunar Gravity Area (LGA) qui est le centre de la vie. Voyager proposera vingt-quatre modules d’habitation intégrés de vingt mètres sur douze. Vous y retrouverez des quartiers d’habitation, mais aussi un gymnase, un restaurant, une salle de cinéma, ou encore un spa. Notez qu’en dessous de chaque chambre sera proposée petite navette de secours à n’emprunter qu’en cas d’urgence.

La station se présentera également comme un centre scientifique de premier plan. L’anneau de gravité prévu pourrait en effet devenir une plateforme de recherche pour les agences et autres entreprises aérospatiales privées intéressées par les effets de la gravité artificielle partielle sur les systèmes non vivants et vivants. Ces travaux ouvriront également la voie à des structures plus grandes et plus complexes dans l’espace.

En regardant vers l’avenir, le gouvernement et les entreprises privées seront autorisés à utiliser les modules Voyager pour des missions de formation lunaire et au-delà, fournissant une rampe de lancement aux entrepreneurs pour développer et commercialiser des activités touristiques dans l’espace.

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Crédits : The Gateway Foundation

De premiers prototypes bientôt testés

Plus récemment, de nouveaux détails ont été révélés sur cette ambitieuse station. Dans le cadre d’une séance de questions-réponses organisée le 29 janvier dernier, nous avons notamment appris que l’Orbital Assembly Corporation, qui pilote le projet, était désormais officiellement ouverte aux investisseurs privés jusqu’au 1er avril 2021 (0,25 USD par action).

Avant que la station puisse commencer à tourner, ses constructeurs devront naturellement établir l’infrastructure orbitale nécessaire et créer des structures plus petites pour tester le concept. D’après John Blincow, un robot d’assemblage nommé STAR se chargera, à terme, de construire le châssis de la future structure. En guise de préparation, un prototype au sol plus petit connu sous le nom de DSTAR testera la technologie sur Terre.

La machine, qui pèse près de huit tonnes en masse, sera bientôt testée en Californie. Le prototype produira une section de treillis d’environ 90 mètres de long en moins de 90 minutes. Il sera également question de développer un drone d’observation qui permettra aux chercheurs de visualiser à distance l’avancée des travaux via un casque de réalité virtuelle.

L’OAC devra également prouver la viabilité d’une gravité artificielle stable dans l’espace. Pour ce faire, la société prévoit de construire un prototype mesurant environ 61 mètres de diamètre conçu pour créer une gravité artificielle quasi similaire à celle de Mars, soit environ 40% de celle de la Terre. La construction et le lancement de ce prototype devraient prendre de deux à trois ans. Une fois installé en orbite, son assemblage ne prendra que trois jours.