Réchauffement : une station de ski protège un glacier avec des bâches

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Crédits : Miguel Medina

Chaque été, le glacier Presena, dans le nord de l’Italie, est protégé des rayons solaires par d’immenses bâches réfléchissantes. De cette manière, la neige reste au frais. Une manière comme une autre de lutter contre les effets du réchauffement climatique.

Dans les Alpes italiennes, dans la partie nord du pays, le glacier Presena (environ 3000 mètres d’altitude) est exploité par la station d’Adamello. La région, qui propose un domaine skiable relié de 100 kilomètres de pistes, est visitée chaque année par des milliers de visiteurs. Mais pour combien de temps ?

Depuis plusieurs décennies le réchauffement climatique fragilise en effet le glacier. Depuis 1993, la structure aurait ainsi perdu un tiers de son volume. Et la situation devrait encore empirer. L’an dernier, un rapport de l’Union européenne des géosciences a en effet prédit que 90% du volume actuel des glaciers des Alpes pourrait disparaître d’ici 2100.

La fonte express du glacier Presena, véritable catastrophe environnementale, menace ainsi l’industrie touristique de la région et les communautés montagnardes proches qui en dépendent.

De gigantesques bâches réfléchissantes

Dans le but de ralentir les effets du réchauffement climatique, le domaine s’est lancé dans un projet de conservation d’envergure : chaque été, de juin à septembre, le personnel étend de gigantesques bâches blanches, de manière à refléter un maximum la lumière solaire. De quoi maintenir la neige et la glace sous-jacentes au frais.

Évidemment, cela a un coût. Chaque bâche géotextile, qui mesure environ 70 mètres de long pour 4,5 mètres de large, coûte environ 400 euros.

Une fois les protections installées, toutes sont cousues ensembles pour éviter que de l’air chaud ne vienne s’engouffrer à l’intérieur. Des sacs de sable sont ensuite répartis sur le long des jointures pour les empêcher de s’envoler.

L’ensemble du processus d’installation prend environ six semaines. Et il faut à peu près autant de temps pour tout enlever.

Notez que l’approche n’est pas nouvelle. La société Carosello-Tonale, qui gère le projet, intervient depuis 2008. Au départ, les membres de l’équipe recouvraient environ 30 000 m2 de terrain. Aujourd’hui, ils en bâchent plus de 100 000 m2.

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Crédits : Miguel Medina

À chacun sa méthode

Si la station d’Adamello opère de cette manière, d’autres ont des approches différentes. En France, par exemple, la station de Val d’Isère préfère créer sa propre neige grâce à des centaines de canons puissants (jusqu’à 8 000 mètres cubes toutes les heures).

D’autres, comme Courchevel, cultivent de la neige. Concrètement, les restes de neige de l’hiver précédent sont regroupés et couverts sous d’épaisses couches de sciure et de copeaux de bois pour les conserver jusqu’à l’hiver suivant.

Toute cette neige est alors déterrée, avant d’être tapissée sur les pistes au début de chaque saison. La station suisse de Davos, qui opère de la même manière, affirme qu’elle peut conserver jusqu’à 80% de la neige qu’elle recouvre grâce à cette méthode.

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