Alors que les humains projettent de longs voyages dans l’espace et l’établissement de colonies, la question de la procréation sur place se pose de plus en plus. Une start-up a même fait de cette question son principal intérêt. Elle ambitionne en effet de faciliter la conception des enfants dans l’espace, mais surtout de rendre la pratique la plus sûre possible dans cet environnement hostile.
Sauter l’étape de la procréation naturelle
Plusieurs éléments sont plutôt en défaveur du sexe et de la procréation dans l’espace. Citons notamment la baisse des taux de testostérone, une hormone essentielle pour une bonne sexualité chez les hommes et les femmes. On y constate aussi une chute de pression au niveau des membres inférieurs, pouvant rendre difficile toute érection du pénis. Plus grave : les chances de succès du développement d’un fœtus en micropesanteur demeurent un véritable mystère. Évoquons également les radiations cosmiques qui peuvent causer des altérations génétiques qui se transmettraient de génération en génération en cas de colonisation sur le long terme.
Dans un article publié par BBC Science Focus le 3 septembre 2023, les activités d’une start-up très particulière ont été décrites. Il s’agit de SpaceBorn United, dont l’objectif est de faciliter et rendre plus sûre la procréation dans l’espace. Pour ce faire, la société dit avoir mis au point un mini-incubateur pour la fécondation in vitro (FIV) qu’elle espère lancer dans un futur proche. L’idée est donc de se passer du processus de procréation naturelle dans l’espace. Pour Egbert Edelbroek, le PDG de SpaceBorn United, la procréation naturelle n’est en effet pas envisageable du point de vue éthique et médical, et ce, au-delà des difficultés physiques et physiologiques que les humains pourraient rencontrer à bord.

De premiers travaux à venir dans l’espace
Les recherches menées par SpaceBorn United tiennent compte des dangers que peuvent représenter les radiations cosmiques et l’apesanteur. Pour l’instant, les chercheurs travaillent sur des cellules de souris qui devraient se retrouver dans l’espace au cours des cinq prochaines années. Il sera ainsi possible de les féconder dans l’espace et démarrer leur développement dans un environnement soumis à une gravité artificielle.
En revanche, il faut savoir que les recherches incluant des embryons humains sont très réglementées. Ainsi, il est impossible de savoir si SpaceBorn United obtiendra un jour les autorisations nécessaires pour passer à l’étape suivante en cas de succès avec les cellules de souris. En attendant, la start-up promet que ses travaux contribueront à améliorer les conditions des fécondations in vitro sur Terre.