Cette start-up française a présenté son moteur de fusée issu de l’impression 3D

fusée Latitude
Crédits : Latitude

L’impression 3D intègre de plus en plus le domaine de l’aérospatial depuis quelques années. Dernièrement, la start-up française Latitude a présenté le prototype de son premier moteur de fusée. Obtenu donc à l’aide de l’impression 3D, ce moteur permettra de déployer un nanolanceur sur orbite en embarquant une centaine de kilogrammes de charge utile.

Une fusée de taille réduite

Le nom Navier Mark 1 ne vous dit sûrement pas grand-chose, mais il s’agit d’un engin spatial made in France. Comme l’explique le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales (GIFAS) dans un article du 6 juillet 2022, le Navier Mark 1 est un moteur de fusée imprimé en 3D pensé par la start-up Latitude, anciennement Venture Orbital Systems, dont le prototype vient d’être présenté.

Basée à Reims, la société fait partie de ces jeunes pousses ayant fait de la miniaturisation leur cheval de bataille. Dans la mesure où les satellites sont de plus en plus petits, il semble également logique de commencer à concevoir des fusées à une échelle similaire. Ainsi, loin des Falcon 9 (SpaceX) et Ariane 6 (ArianeSpace), la société Latitude utilisera son moteur Navier Mark 1 pour lancer une fusée de taille réduite : la Zephyr. Celle-ci mesure seulement 17 mètres de long, compte deux étages et sept moteurs identiques, un pour l’étage supérieur et six pour l’étage principal.

fusée Latitude
Crédits : Latitude

Petit moteur, petite fusée et petits satellites

À moins d’un contretemps, la fusée Zephyr devrait effectuer son vol inaugural en 2024. En attendant, Latitude va mettre son moteur à l’épreuve en lui faisant passer de très nombreux tests sur le site de Vernon, là où ArianeSpace a développé les moteurs Vulcain 2.1, Vinci et développe actuellement le moteur réutilisable Prometheus. Il est possible que la première version du moteur Navier Mark 1 soit améliorée avant le lancement de la fusée et si tel est le cas, une version 2.0 fera donc son apparition.

Dans le cadre de ce projet, Latitude travaille avec la société luxembourgeoise Saturne Technology, experte en impression 3D de précision. Le résultat est un moteur capable de fonctionner à des températures au-dessus des 700°C grâce à son alliage de Nicke et d’Inconel 718. L’engin est également très résistant à la corrosion ainsi qu’à l’oxydation.

Selon la start-up française, le nanolanceur Zéphyr pourra se placer en orbite basse avec une centaine de kilogrammes de charge utile. Cela permettra donc de placer dans l’espace des satellites de taille réduite tels que des CubeSats et ainsi proposer des coûts plus abordables pour ce genre de lancement, à savoir environ 35 000 euros par kilogramme.