Starlink : une tribu remercie SpaceX de les avoir « catapultés au 21e siècle »

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Crédits : Official SpaceX Photos / Flickr

Les membres de la tribu Hoh, dans l’État de Washington (États-Unis), ont récemment eu accès à l’Internet haut débit proposé par la constellation Starlink. Et visiblement, ils sont ravis.

Cela ne vous aura pas échappé. Depuis plusieurs mois, SpaceX déploie régulièrement de nouveaux satellites Starlink en orbite basse dans le but de fournir un accès internet à large bande sur la planète entière. À ce jour, plus de 700 de ces instruments ont déjà été lancés sur les 12 000 prévus. Et le projet divise.

Des craintes justifiées

D’un côté, nous avons les astronomes qui s’inquiètent, à juste titre, du nombre de satellites en orbite. Il y en a actuellement environ 2500 opérationnels autour de la Terre. L’idée d’en déployer plusieurs milliers supplémentaires augmentera ainsi inévitablement les risques de collisions, mais gênera aussi potentiellement les observations du ciel nocturne.

De nombreux experts ont en effet déjà exprimé leur aversion pour ces nouveaux projets de constellations. Et pour cause, la capture de photographies d’objets peu lumineux nécessite généralement plusieurs heures de temps d’exposition. Ces traînées satellitaires pourraient alors poser problème pour les télescopes qui visualisent de larges pans du ciel en lumière visible et infrarouge.

Ceci dit, tout le monde ne voit pas les choses de la même manière. Certains accueillent même ces nouveaux satellites à bras ouverts. Comme les Hoh, une tribu amérindienne présente dans le nord-ouest des États-Unis, et plus particulièrement dans l’État de Washington.

«SpaceX nous a catapultés dans le 21e siècle»

Concernant la couverture internet offerte par Starlink, Elon Musk déclarait il y a quelques mois que 500 à 800 satellites en orbite seraient nécessaires pour que le service puisse commencer à se déployer. Autrement dit, nous y sommes. Aussi depuis quelques semaines, les employés de SpaceX utilisent déjà des terminaux Starlink pour collecter des statistiques de latence et effectuent des tests de vitesse standard du système.

Ceci dit, les employés de SpaceX ne sont pas les seuls à tester cette première version bêta. Depuis peu, la société invite également plusieurs habitants du nord des États-Unis à tester le système. Les Hohs, notamment, ont pu y avoir accès grâce au département du commerce de l’État de Washington.

«La tribu Hoh nous a appelés dès le début de la pandémie, nous soulignant qu’ils avaient énormément de mal à se connecter ou à rester connectés», explique Russ Elliott, directeur du Washington State Broadband Office. «Ils avaient un accès internet très limité et étaient inquiets pour l’avenir».

Aussi, dès l’arrivée de la version bêta de SpaceX, «nous avons présenté les gens de Starlink à la tribu Hoh», poursuit-il. Les Hohs ont alors partagé leur histoire, avant de finalement intégrer le programme bêta. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont très enthousiastes.

Melvinjohn Ashue, vice-président du comité directeur de la tribu, a récemment partagé cette expérience dans une vidéo. «Nous sommes très éloignés», a-t-il expliqué. «Au cours de ces dernières années, j’avais l’impression que nous pagayions avec une cuillère et que nous n’allions nulle part avec Internet. SpaceX est alors arrivé et nous a catapultés dans le 21e siècle».

Grâce à ces services, Melvinjohn Ashue assure que les jeunes de la tribu peuvent désormais profiter de cours en ligne pour s’éduquer. La télémédecine, explique-t-il également, «ne sera plus un problème».

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Melvinjohn Ashue, vice-président de la tribu Hoh, discute de l’utilisation du haut débit Starlink. Crédits : Département du commerce de l’État de Washington.

Ainsi, même si certaines craintes paraissent justifiées, n’oublions pas non plus que l’objectif affiché d’Elon Musk, en déployant sa constellation Starlink, était avant tout d’apporter Internet dans les régions les plus reculées du monde (et souvent les plus pauvres). Et visiblement, certains en sont très contents.

Accessoirement, rappelons que SpaceX vise les 40 millions d’abonnés au réseau Starlink d’ici 2025. Cela pourrait rapporter 30 milliards de dollars par an à la société. De quoi financer, pourquoi pas, un programme spatial pour une future exploration martienne ?