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Du sperme de taureau modifié pour rendre l’élevage plus écologique

Le secteur de l’élevage représente une partie non négligeable des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine. Au Canada, un producteur laitier a décidé de s’attaquer au phénomène en fécondant des vaches avec du sperme de taureau modifié. Cela avait pour objectif de permettre à ses bêtes de moins roter et ainsi de limiter leurs émissions de GES, notamment de méthane.

Et si les vaches rejetaient moins de méthane ?

À l’échelle mondiale, l’élevage de bovins représente pas moins de 14,5 % des émissions de GES. Cet impact énorme sur l’environnement est principalement le résultat de la quantité de méthane produite. En effet, ce gaz a un pouvoir réchauffant vingt-cinq fois supérieur à celui du CO2. Or, la production de méthane provient de la digestion et des déjections des bovins, comprenant aussi leurs flatulences et leurs éructations.

Dans l’idéal, réduire drastiquement les émissions de GES imputées aux élevages de bovins impliquerait de faire disparaître les cheptels de vaches aux quatre coins du monde. Cependant, c’est tout simplement impossible. Un autre moyen beaucoup plus faisable est actuellement étudié : faire en sorte que les bovins rejettent moins de méthane. Or, dans une dépêche publiée le 9 août par l’agence de presse Reuters, Ben Loewith, un producteur laitier canadien, fait part de sa solution. Il y évoque en effet l’insémination des vaches à l’aide d’une semence de taureau modifiée. La semence en question est le fruit du travail de la société de génétique Semex.

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Des estimations sources d’espoir pour l’élevage

Selon les responsables du projet, la semence pourrait potentiellement réduire de 1,5 % par an les émissions de méthane de la production laitière du Canada. D’ici 2050, cette réduction pourrait se situer entre 20 et 30 %. Semex et l’agence canadienne de contrôle laitier Lactanet ont intégré pas moins de sept années de recherches effectuées par des chercheurs des universités de Guelph et de l’Alberta. L’objectif était de produire la première évaluation génomique du méthane au monde.

D’après les chercheurs, les émissions de méthane des vaches laitières canadiennes peuvent varier de 250 à 750 g par jour. L’idée était de se baser sur la respiration réelle des animaux afin d’estimer la valeur de reproduction nationale des émissions de méthane. Ces données croisées avec des informations génétiques concernant les vaches ont alors permis de créer un classement. Celui-ci permet d’évaluer la quantité de méthane produite par tel ou tel animal en fonction de ses gènes. Le Ministère canadien de l’Agriculture semble intéressé par ce projet. En revanche, il n’a pas encore évalué les effets de cette méthode inédite. Cependant, tout pourrait rapidement s’accélérer, car les émissions de GES provenant de l’élevage sont plus que jamais préoccupantes.

Yohan Demeure

Rédigé par Yohan Demeure

Licencié en géographie, j’aime intégrer dans mes recherches une dimension humaine. Passionné par l’Asie, les voyages, le cinéma et la musique, j’espère attirer votre attention sur des sujets intéressants.