Le sperme humain peut contenir jusqu’à 27 virus !

Image 3D du virus Zika Crédits :
Image 3D du virus Zika
Crédits : Wikimedia Commons

Selon une nouvelle étude américaine et britannique, le sperme peut véhiculer pas moins de 27 virus dont les effets peuvent être radicalement différents. Cependant, l’étude pose plus de questions qu’elle n’en résout !

L’an dernier, le virus Zika était à l’origine d’une hécatombe en Amérique du Sud, en particulier au Brésil. La science a alors tenté d’en savoir plus sur ce virus assez méconnu et a permis de découvrir quelque chose de surprenant : le virus peut persister dans le sperme jusqu’à six mois après l’infection et celui-ci peut être transmissible jusqu’à 41 jours ! Il faut également savoir que le virus peut pénétrer dans les spermatozoïdes.

Le virus Zika n’est pas le seul dans ce cas puisque d’autres peuvent rester longtemps dans le sperme. Citons par exemple les virus responsables d’Ebola, des oreillons, de la varicelle, du chikungunya ou encore de la maladie d’Epstein-Barr (mononucléose).

Selon une méta-analyse effectuée par des chercheurs de la clinique Mayo à Rochester (États-Unis) et de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), 27 virus sont capables de subsister dans le sperme et de continuer à infecter le flux sanguin. Pas moins de 3800 publications scientifiques ont été prises en compte dans un compte rendu à paraître en novembre dans la revue Emerging Infections Diseases.

En revanche, la présence de virus dans le sperme ne veut pas forcément dire que ceux-ci se multiplient ni que chacun d’entre eux ne peut se transmettre. Par exemple, le virus de la mononucléose se transmet par contact avec un porteur toussant ou éternuant proche d’une personne saine ou encore le virus Zika, bien plus facilement transmissible par les piqûres de moustiques.

Les chercheurs s’inquiètent de la possibilité d’une mutation de l’ADN des spermatozoïdes par la présence de virus dans le sperme, cette mutation pourrait alors se transmettre aux générations suivantes. Il y aurait également une potentielle baisse de la fertilité et une augmentation du risque de maladies sexuellement transmissibles (MST).

Les chercheurs ne savent pas quels virus restent vraiment actifs dans le sperme ni pour combien de temps. Ainsi, la méta-analyse pose plus de questions qu’elle n’en résout, mais elle ouvre la porte à de futures recherches qui pourraient être menées afin d’en savoir plus sur la question.

Sources : Sciences et Avenir – ICI Radio Canada