Starship SN8 : malgré le crash à l’atterrissage, ce test est une vraie réussite !

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Crédits : ErcXspace

Équipé de trois moteurs Raptor, le prototype de Starship SN8 de SpaceX vient d’effectuer son premier vol test à 12,5 kilomètres d’altitude. Après un décollage parfait, le vaisseau s’est ensuite écrasé au sol. Malgré les images très impressionnantes, ce vol est une vraie réussite. Elon Musk est en effet ravi. Au cours de ce test, de précieuses données ont en effet été collectées.

Il y a deux ans, la Big Fucking Rocket de SpaceX était rebaptisée Starship. Ce futur vaisseau, entièrement et rapidement réutilisable, vise à transporter équipage et fret en orbite terrestre, mais également sur la Lune et au-delà. Naturellement, on n’y est pas encore. SpaceX va en effet devoir franchir de nombreuses étapes avant de pouvoir atteindre ces objectifs. Certaines marches ont déjà été gravies. Des sauts réussis de 150 mètres ont en effet déjà été opérées avec les prototypes SN5 et SN6, chacun proposant un unique moteur Raptor.

Ces opérations réussies, SpaceX devait ensuite franchir un nouveau pas en avant beaucoup plus ambitieux : un « saut » à quinze kilomètres d’altitude, depuis réduit à 12,5 km.

Ce type de vol en haute altitude est conçu pour tester un certain nombre d’objectifs, de la façon dont les moteurs fonctionnent aux capacités globales d’entrée aérodynamique du véhicule. Il s’agira également d’effectuer une manœuvre de retournement à l’atterrissage, ce qui serait une première pour un vaisseau de cette taille.

Le Starship s’envole mais rate l’atterrissage

Dans cet esprit, il y a quelques semaines, SpaceX a déployé le SN8, le premier prototype de Starship à disposer de trois moteurs, d’ailerons, de gouvernes et d’un véritable « nez ». Les ingénieurs ont ensuite effectué deux « tirs statiques » les 20 et 25 novembre dernier, de manière à s’assurer que la plomberie intérieure du Starship puisse gérer ses propulseurs cryogéniques. Là encore, tout s’est très bien déroulé.

Puis, une première tentative de vol a été menée ce mardi 8 décembre 2020. Malheureusement, moins de deux secondes avant le décollage, prévu à 23h30 (heure française), le SN8 a détecté quelque chose d’anormal avec un ou plusieurs de ses trois moteurs Raptor et a automatiquement interrompu le test.

Finalement, une seconde tentative a été opérée ce mercredi soir à 23h45, toujours heure française. Comme vous allez pouvoir le constater ci-dessous, le Starship s’est envolé avec succès, atteignant les 12,5 km d’altitude comme prévu. Le vaisseau a ensuite « loupé » l’atterrissage, s’écrasant violemment sur le pad normalement prévu à cet effet. Mais après tout, c’est à cela que servent les tests. Et globalement, celui-ci est une vraie réussite.

Pour expliquer cette vitesse de toucher trop rapide, SpaceX évoque une pression trop basse dans le collecteur de carburant pendant la phase d’atterrissage.

Toujours est-il qu’Elon Musk est dit ravi. « Nous avons obtenu toutes les données dont nous avions besoin ! »  a t-il tweeté. « Mars, nous voilà !« .

Deux prototypes en attente

Côté calendrier, SpaceX n’a pas encore planifiée de nouveau test, mais nous savons que les prototype SN9 et SN10 sont déjà quasiment prêts. Selon les déclarations antérieures d’Elon Musk, la société espère ensuite effectuer un test suborbital à une altitude de 200 km dès l’année prochaine.

En parallèle, SpaceX travaille également sur son booster Super Heavy qui comptera pas moins de 28 moteurs Raptor. C’est lui qui se chargera à terme de propulser le Starship dans l’espace.