SpaceX vient de livrer un nouveau lot de soixante satellites Starlink en orbite basse, fêtant au passage un 100e vol réussi pour sa fusée Falcon 9. Accessoirement, c’est également la septième fois qu’un même booster est déployé. Un record.
Un vol pas comme les autres
Un Falcon 9 a décollé du Space Launch Complex 40, en Floride, dans la nuit de mardi à mercredi pour livrer un nouveau lot de satellites Starlink. Ce vol a marqué le 23e lancement de l’année de la société, et le 100e vol au total pour ce modèle de fusée. Environ neuf minutes plus tard, son premier étage – connu sous le nom de B1049 – est revenu sur Terre, atterrissant en douceur sur sa plateforme Of Course I Still Love You, déployée en plein Atlantique. Ce vol a également marqué le septième déploiement d’un même booster. Jamais SpaceX n’avait autant réutilisé une même structure.
SpaceX dispose actuellement de dix boosters « vétérans » dans ses réserves, et de trois nouveaux boosters lourds qui seront déployés pour une prochaine mission militaire.
Notez au passage que la société a lancé cette mission Starlink quelques heures seulement après avoir effectué le dernier tir statique de son prototype de Starship SN8, au Texas. Les moteurs de la « future fusée interplanétaire » ont flambé pendant plusieurs secondes avant un nouveau vol d’essai qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine.
Pourquoi évoquer le Starship ? Parce que ce projet est intimement lié à celui de Starlink. SpaceX vise en effet la planète Mars, contribuant ainsi à faire de l’humanité une espèce multi-planétaire. Ceci dit, aller sur Mars, ça coûte cher. Aussi, SpaceX compte financer une partie de ce projet colossal avec les revenus de sa constellation Starlink qui, on le rappelle, vise à proposer un service internet à large bande à l’ensemble de la planète.
Un service déjà actif
Avec ce dernier lancement, la société dispose maintenant de plus de 900 satellites en orbite basse. À terme, il est question d’en déployer au moins 12 000. On n’en est pas encore là, néanmoins les premiers tests menés en Amérique du Nord semblent prometteurs, ont déclaré des représentants de l’entreprise.
Pour l’heure, les vitesses de données varient en effet de 50 Mo/s à 150 Mo/s, et la latence est de 20 ms à 40 ms. À terme, SpaceX promet que ce débit devrait s’améliorer à mesure que le nombre de satellites en orbite augmentera (Elon Musk prévoit un débit de 1Gb/s). De son côté, la latence devrait à terme être réduite entre 16 ms et 19 ms.
Pour se connecter au système, les utilisateurs doivent également se procurer l’un des terminaux utilisateurs de SpaceX en forme de petit « OVNI posé sur un bâton », comme le décrit Elon Musk. Le matériel n’est pas donné : 499 dollars (environ 430 euros). Ces derniers doivent également payer des frais mensuels de 99 dollars (environ 85 euros) pour que le service puisse rester actif. Là encore, ces tarifs devraient évoluer. Côté équipement, Elon Musk avait en effet laissé entendre un prix autour de 80 dollars par mois avec des frais d’installation compris entre 100 et 300 dollars.