SpaceX se remet sur les rails avec un nouveau lancement Starlink

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Une fusée Falcon 9 lance une mission Starlink en janvier 2020. Crédits : Spacex

Une Falcon 9 a (enfin) décollé ce mardi 6 octobre pour livrer un nouveau lot de satellites Starlink en orbite basse, après deux reports de lancement. SpaceX a de nouveau récupéré le premier étage de son lanceur, mais également les deux moitiés de sa coiffe.

Soixante nouveaux satellites viennent de rejoindre la méga-constellation Starlink de SpaceX. Pour rappel, il est question d’en déployer au moins 12 000 au cours de ces prochaines années dans le but de proposer un accès internet à très haut débit à l’ensemble de la planète. Ce nouveau lancement, effectué depuis le Kennedy Space Center de la NASA (Floride), porte le nombre total de ces instruments en orbite à 773.

Pour rappel, Elon Musk a déclaré qu’il fallait entre 500 et 800 satellites en orbite avant que le service puisse commencer à se déployer. Nous savons également que les employés de SpaceX utilisent déjà des terminaux Starlink (à peu près la taille d’un ordinateur portable), collectant des statistiques de latence et effectuant des tests de vitesse standard du système.

D’après Kate Tice, ingénieure chez SpaceX, les premiers résultats sont bons. Ces tests révèlent en effet une «latence extrêmement faible» et «des vitesses de téléchargement supérieures à 100 mégabits par seconde». De quoi fournir «suffisamment de bande passante pour jouer aux jeux en ligne les plus rapides et diffuser plusieurs films HD en même temps», a-t-elle récemment déclaré. Il est enfin prévu qu’une bêta publique soit disponible avant la fin de l’année.

Concernant ce lancement, il s’agissait également de la 16e mission globale de l’entreprise pour son exercice 2020. Seule la Chine fait mieux, avec une trentaine de lancements opérés à ce jour pour cette année (dont quatre échecs).

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Crédits : SpaceX

Récupération réussie (encore)

Soulignons également que le premier étage du Falcon 9, désigné B1058, est revenu se poser en mer avec succès environ 8mn30 après le décollage sur une plateforme stationnée dans l’océan Atlantique. Il avait déjà volé à deux reprises. Une première fois dans le cadre de la mission Demo-2 pour envoyer des astronautes de la NASA vers l’ISS en mai dernier. Il a également permis le lancement il y a quelques semaines d’un satellite de communication pour l’armée sud-coréenne.

Enfin, SpaceX est également de nouveau parvenue à récupérer les deux moitiés de sa coiffe (le nez de la fusée, à l’intérieur duquel sont placés les satellites). Chaque élément, qui coûte environ six millions de dollars, est équipé d’un logiciel permettant de le diriger vers sa zone de récupération dédiée, et d’un système de parachute permettant un amerrissage en douceur.

Notez que l’une des deux pièces du carénage de cette mission avait déjà volé deux fois, protégeant deux charges utiles Starlink différentes (en mai 2019 et en mars 2020).

Des retards de lancements qui agacent Elon Musk

Soulignons également que ce nouveau lancement est intervenu après plusieurs annulations intervenues au cours de ces derniers jours. Celui de la Falcon 9 transportant un satellite GPS 3 a en effet été annulé à peine deux secondes avant le décollage dans la soirée du 2 octobre. Musk a tweeté plus tard que le compte à rebours s’était stoppé en raison d’une «augmentation de pression inattendue dans le générateur de gaz de la turbomachine».

Un jour et demi plus tôt, le lancement de la Falcon 9 transportant ce nouvel ensemble de satellites Starlink avait été arrêté 18 secondes avant le décollage à cause d’une erreur de lecture d’un capteur au sol. Ce même lancement a été annulé une seconde fois le lundi 5 octobre à deux secondes du décollage.

Naturellement, ces problèmes consécutifs ont quelques peu agacé Elon Musk, qui s’est engagé à entreprendre une « large revue » des opérations afin d’augmenter la cadence de lancements. Il se rendra d’ailleurs cette semaine sur les deux sites de la société en Floride : l’un à la Cape Canaveral Air Force Station et l’autre au Kennedy Space Center.

Musk aimerait en effet que SpaceX puisse atteindre au moins 22 lancements en 2020, et 48 en 2021. Des annulations techniques, comme celles enregistrées la semaine dernière, ne pourront en revanche pas le permettre. C’est pourquoi Musk travaillera au cours de ces prochains jours avec ses équipes, de manière à fluidifier ces opérations de lancements.

Pour rappel, Elon Musk est à la fois le directeur général de SpaceX mais aussi son ingénieur en chef. C’est donc lui qui dirige les discussions durant les hautes réunions techniques. Il reste également la principale force animatrice derrière l’excellence technique de la société. Ainsi, en venant en Floride, Musk ne rappellera pas simplement ses attentes de lancements à ses équipes; il apportera également son expertise technique de manière à atteindre ses objectifs.