Des lancements de sa Falcon 9 aux succès de ses premières missions habitées vers l’ISS, sans oublier les premiers tests spectaculaires de ses prototypes Starship, SpaceX a fait d’énormes progrès en cette année 2020. Et la société nous a régalés.
La Falcon 9, une valeur sûre
Le contexte pandémique a freiné les activités de nombreuses agences et sociétés de l’aérospatial. Toutefois, l’une d’elles a tout de même réussi à sortir du lot : SpaceX. En effet, la société a lancé pas moins de 26 missions en 2020, battant son précédent record de 21 lancements établi en 2018. SpaceX en également profité pour fêter le 100e lancement de sa fusée Falcon 9.
Sur ces 26 lancements, la société a également réussi à faire atterrir le booster de ces fusées à 23 reprises. Seules deux tentatives de toucher ont été manquées en février et mars. Un test du système d’interruption en vol de la Crew Dragon opéré en janvier ne prévoyait également pas de tentative d’atterrissage. Le premier étage du Falcon 9 a été détruit peu de temps après son lancement par les forces aérodynamiques, comme SpaceX l’avait prévu.
Ce taux de réussite à l’atterrissage n’était pas le seul jalon notable de la réutilisabilité de SpaceX en 2020. Deux des vols opérés cette année – un lancement de Starlink le 24 novembre et le décollage du 13 décembre d’un satellite de radiodiffusion Sirius XM – se sont appuyés sur des boosters qui avaient déjà six missions à leur actif. Une première pour la société.
Le principal facteur expliquant cette incroyable cadence de lancements est le besoin de la société de livrer ses propres satellites Starlink en orbite basse. En effet, plus de la moitié des lancements de Falcon 9 de cette année ont été consacrés à ce projet de constellation, qui vise à proposer un accès internet à large bande à l’ensemble de la planète. On peut également s’attendre à au moins autant – mais probablement plus – de lancements Starlink en 2021.
Premières missions habitées
Cette année 2020 fut également marquée par un nouveau pas de géant franchi par la société. Le 30 mai dernier, SpaceX propulsait en effet les astronautes Bob Behnken et Doug Hurley vers la Station spatiale internationale (ISS). Il s’agissait alors de la première mission en équipage à quitter le sol américain depuis 2011, mais aussi du premier vol opéré à bord d’une capsule américaine construite par une entreprise privée.
En août dernier, les deux astronautes sont ensuite revenus sur Terre, clôturant avec succès cette mission baptisée Demo-2 qui, on le rappelle, n’était qu’un vol d’essai. Le 16 novembre dernier, SpaceX s’est de nouveau illustrée avec cette fois le lancement de sa première mission habitée opérationnelle pour le compte de la NASA, baptisée Crew-1, avec à son bord les astronautes américains Victor Glover, Mike Hopkins et Shannon Walker, et l’astronaute japonais Soichi Noguchi.
En parallèle, SpaceX a également effectué deux autres missions cargo (non habitées) vers l’ISS, lancées respectivement en mars et en décembre derniers.
Les premiers pas du Starship
Soulignons enfin les progrès notables du Starship, le futur vaisseau interstellaire de la société. Des sauts réussis de 150 mètres ont en effet été opérés avec les prototypes SN5 et SN6, chacun proposant un unique moteur Raptor. Ces opérations réussies, SpaceX devait ensuite franchir un nouveau pas en avant beaucoup plus ambitieux : un « saut » à quinze kilomètres d’altitude, depuis réduit à 12,5 km.
Ce type de vol en haute altitude était conçu pour tester un certain nombre de points, de la façon dont les moteurs fonctionnent aux capacités globales d’entrée aérodynamique du véhicule. Il s’agissait également d’effectuer une manœuvre de retournement à l’atterrissage. Dans cet esprit, SpaceX a déployé le SN8 – le premier prototype de Starship à disposer de trois moteur – d’ailerons, de gouvernes et d’un véritable « nez ».
Le 9 décembre dernier, le Starship s’est finalement envolé avec succès, atteignant l’altitude prévue, avant de réussir son « belly flop » spectaculaire. Le vaisseau s’est ensuite écrasé au sol, mais après tout, c’est à cela que servent les tests. Et globalement, celui-ci fut une vraie réussite. Aucun autre prototype n’a depuis tenté sa chance, mais le SN9 devrait pouvoir effectuer son vol test dans quelques semaines.