SpaceX repousse les limites de la réutilisabilité de ses boosters

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Crédits : Ben Cooper/Flickr

SpaceX poursuit le déploiement de sa constellation Starlink avec le lancement réussi le 4 mai dernier d’un second lot de soixante satellites en moins d’une semaine. Les ingénieurs se préparent pour un nouveau tir prévu dans quelques jours impliquant le dixième envol d’un même booster. C’est du jamais vu.

Une fusée Falcon 9 a décollé du Pad 39A du Kennedy Space Center de la NASA en Floride ce mardi 4 mai à 21 h 01 (heure française), marquant le treizième lancement de SpaceX de l’année. À l’occasion de la Journée Star Wars (May the 4th, en référence à la célèbre réplique « may the Force be with you« ), le lanceur de soixante-dix mètres de haut portait le nom du Millennium Falcon, en référence au vaisseau emblématique piloté Han Solo.

Ce lanceur, un vétéran, avait déjà huit vols à son actif. Il est à ce jour le second booster de SpaceX à voler neuf fois. Le Falcon est ensuite revenu se poser en mer environ huit minutes plus tard. Le deuxième étage de la fusée a quant à lui libéré sa charge utile de soixante satellites Starlink un peu plus d’une heure après son lancement.

Ce lancement intervient moins d’une semaine après le précédent lancement Starlink opéré le 28 avril dernier. Sur les treize lancements tentés et réussis par la société jusqu’à présent cette année, dix ont été dédiés aux satellites Starlink. À ce jour, 1 500 de ces structures sont actuellement en orbite.

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Une fusée Falcon 9 s’élance depuis Cap Canaveral le 4 mai 2021. Crédits : SpaceX

Et de dix !

SpaceX avait précédemment suggéré que ses boosters Falcon 9 pourraient voler jusqu’à dix fois. Nous en aurons bientôt le coeur net. En effet, prévu au plus tôt le 9 mai, le prochain lancement la société devrait utiliser le premier booster Falcon 9 ayant volé neuf fois, le plus récemment en mars. Autrement dit, pour la toute première fois, une fusée s’envolera dans l’espace pour la dixième fois. Dans l’industrie de l’aérospatial, c’est du jamais vu.

En réalité, ces premiers étages pourraient même avoir une durée de vie plus longue. Ce nombre de dix était en effet un jalon symbolique. En février, Hans Koenigsmann, conseiller principal pour la fiabilité de la construction et des vols chez SpaceX avait souligné que si ce vol est un succès, les ingénieurs tenteront de le faire voler un peu plus.

« Il ne semble pas y avoir de limite évidente à la réutilisabilité du véhicule« , avait ensuite confirmé Elon Musk le 23 avril, lors d’une conférence de presse de la NASA tenue après le lancement de Crew-2. « Nous avons l’intention de piloter ce booster jusqu’à ce que nous ayons un échec avec les missions Starlink« .

En attendant, SpaceX poursuit le développement de sa constellation Starlink. Récemment, la Commission fédérale des communications a autorisé la société l’exploitation de 2 814 de ses satellites sur des orbites plus basses que prévu.

Le service Starlink reste quant à lui en phase de test bêta aux États-Unis et dans plusieurs autres pays, comme au Royaume-Uni. Cette phase pourrait être clôturée dès cet été. À ce jour, plus d’un demi-million de personnes auraient déjà déposé un acompte pour se payer les services Internet de la société.