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Ce photomontage montre une sélection de tubes d'échantillons cachés par le rover Perseverance Mars de la NASA au dépôt « Three Forks » situé sur le site d'atterrissage de la mission, le cratère Jezero. NASA/JPL-Crédits : Caltech/MSSS

SpaceX pourrait sauver la mission de retour d’échantillons martiens de la NASA

Imaginez une situation où vous auriez laissé des objets précieux dans votre voiture pour ensuite réaliser que ce véhicule se trouve à une distance vertigineuse de 225 millions de kilomètres de la Terre. C’est la situation délicate à laquelle la NASA est actuellement confrontée, alors qu’elle tente de rapatrier des échantillons martiens collectés par Perseverance. Cet incroyable projet est en effet désormais en proie à des défis financiers et logistiques considérables. Dans ce contexte, toutes les idées sont bonnes à prendre. Et si SpaceX pouvait sauver la mission ?

Repenser la mission

La mission Mars Sample Return (MSR) a un objectif ambitieux : rapporter des échantillons de roches et de poussières de Mars sur Terre. Le rover Perseverance, actuellement en action dans le cratère Jezero, est la première étape de cette mission historique. Cependant, des retards et des dépassements de coûts ont entravé la progression du projet, laissant planer des doutes sur sa viabilité financière et temporelle.

Face aux difficultés rencontrées par le programme Mars Sample Return (MSR), la NASA adopte désormais une approche novatrice pour surmonter les obstacles et poursuivre sa mission. Au lieu de persévérer dans les méthodes traditionnelles, l’agence spatiale américaine explore en effet des alternatives audacieuses en se tournant vers le secteur privé pour trouver des idées innovantes et des solutions rentables.

L’objectif est clair : relancer le MSR sur une voie plus prometteuse et efficiente. Pour ce faire, la NASA envisage ainsi sérieusement de s’associer avec des entreprises privées pour tirer parti de leur expertise et de leurs ressources technologiques. Dans cette optique, le Starship de SpaceX émerge comme une option particulièrement attrayante.

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Un des échantillons laissés au sol par Perseverance. Crédits : NASA

SpaceX : plus simple, moins cher

En intégrant le Starship dans le cadre du MSR, certains scientifiques de la NASA espèrent non seulement réduire les coûts de la mission, mais aussi accélérer le calendrier. Les capacités de transport prévues de Starship sont en effet si grandes qu’il serait possible de simplement faire rouler Perseverance à l’intérieur et de revenir sur Terre. De son côté, Elon Musk a déclaré sur X que son véhicule pourrait potentiellement rapporter du matériel martien sur Terre d’ici cinq ans environ.

Cette collaboration entre la NASA et SpaceX ne serait pas une première. Rappelons en effet que la société d’Elon Musk envoie déjà du monde vers l’ISS. L’agence américaine compte par ailleurs sur le Starship pour déposer ses prochains astronautes sur la Lune dans le cadre du programme Artemis.

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Illustration d’un vaisseau Starship en orbite martienne/ Crédits : SpaceX

Le jeu en vaudrait la chandelle. Une fois rapportés sur Terre, ces échantillons pourraient en effet révéler des informations inestimables. Tout d’abord, les scientifiques pourraient étudier les processus géologiques qui ont façonné la surface martienne, des éruptions volcaniques aux impacts d’astéroïdes. Ces données permettraient de mieux comprendre la dynamique interne de la planète et son évolution au fil du temps.

De plus, les échantillons pourraient contenir des indices sur l’ancienne présence d’océans, de lacs et de rivières sur la surface martienne, ainsi que sur les processus hydrologiques qui ont façonné le paysage martien. Cette compréhension approfondie de l’hydrologie martienne pourrait fournir des informations précieuses sur le potentiel habitable de la planète dans le passé.

Enfin, l’une des questions les plus fascinantes est celle de la possibilité de vie extraterrestre sur Mars. Bien que les échantillons eux-mêmes ne contiennent pas de preuves directes de vie, ils pourraient révéler des traces de molécules organiques, des microfossiles ou d’autres signes indicateurs de la présence passée de la vie.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.