SpaceX franchit une étape avec le sixième lancement de Starship

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Crédits : SpaceX

SpaceX a réalisé le sixième vol de sa mégafusée Starship ce 19 novembre 2024, consolidant sa position comme acteur incontournable dans le domaine de l’exploration spatiale. Alors que cette fusée révolutionnaire approche de sa transition vers des missions opérationnelles, la Directrice d’exploitation de SpaceX, Gwynne Shotwell, prédit une augmentation rapide du taux de lancements.

Une sixième mission test riche en enseignements

Starship, la plus grande fusée jamais construite, haute de 122 mètres, a décollé de Starbase, au Texas, à 17h00 heure locale (23h à Paris). Ce vol marque une étape importante, testant non seulement la réutilisabilité des composants mais aussi les modifications techniques. Le Super Heavy, le premier étage de la fusée, a tenté un atterrissage assisté par les « baguettes » de la tour de lancement, une manœuvre essentielle pour atteindre une réutilisation rapide. Cependant, les conditions du vol n’ont pas permis de valider cet objectif cette fois-ci. Le véhicule a finalement amerri au large des côtes par mesure de sécurité.

Le second étage, nommé Ship, a de son côté poursuivi sa trajectoire semi-orbitale, visant un amerrissage dans l’océan Indien environ 65 minutes après le décollage. En cours de route, des avancées notables ont été réalisées. Par exemple, un des six moteurs Raptor a été rallumé en plein vol pour simuler des manœuvres nécessaires au retour sur Terre. Ces tests renforcent l’objectif de SpaceX de rendre Starship entièrement réutilisable, une caractéristique cruciale pour réduire les coûts et accroître la cadence des missions.

Des innovations techniques audacieuses

L’intégration de nouvelles technologies était au cœur de cette mission. Le bouclier thermique de Starship, essentiel pour la rentrée atmosphérique, a été amélioré et testé sous des conditions inédites. En volant à un angle d’attaque plus élevé lors de la descente, l’engin a fourni des données cruciales pour optimiser les futurs profils d’atterrissage. Ces ajustements visent à garantir la sécurité et l’efficacité du véhicule lors des missions orbitales.

Autre élément notable : la présence d’une charge utile symbolique – une banane en peluche servant d’indicateur d’apesanteur. Bien que modeste, ce détail souligne l’ambition croissante de SpaceX de transformer Starship en un outil polyvalent pour transporter des charges utiles complexes à l’avenir.

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L’étage supérieur du véhicule Starship de SpaceX amerrit dans l’océan Indien, mettant fin au sixième vol d’essai du véhicule, le 19 novembre 2024. Crédit : SpaceX

Vers une augmentation des cadences de vol

Avec six vols réussis entre 2023 et 2024, SpaceX accélère le développement de Starship pour atteindre une cadence opérationnelle. Gwynne Shotwell, la directrice de la société et bras droit de Musk, a annoncé un objectif ambitieux : réaliser 400 lancements de Starship au cours des quatre prochaines années. À titre de comparaison, la fusée Falcon 9, qui a récemment franchi la barre des 400 lancements cumulatifs, a mis plus d’une décennie pour atteindre ce chiffre. Une grande partie de ces lancements sera consacré au déploiement des satellites Starlink de la société. Pour rappel, SpaceX en compte près de 7 000 en orbite, mais l’objectif est d’en exploiter au moins 12 000.

Shotwell a également donné son avis sur la concurrence dans ce domaine du lancement et du haut débit par satellite. Elle estime qu’il sera plus difficile pour les concurrents de rattraper leur retard dans le domaine du lancement que dans celui de l’Internet en orbite basse. « Il sera difficile de nous rattraper au lancement », a-t-elle déclaré. « Je pense que le lancement est plus difficile que les satellites. Il sera difficile de nous rattraper, mais j’espère vraiment que les gens essaieront. »

Cependant, des défis subsistent. SpaceX doit non seulement résoudre des problématiques techniques, mais aussi augmenter sa capacité logistique pour alimenter en carburant ses fusées géantes et étendre ses infrastructures au sol, actuellement limitées à une seule tour de lancement opérationnelle. Malgré ces obstacles, Shotwell reste confiante quant à une accélération rapide des opérations.