SpaceIL tentera à nouveau de se poser sur la Lune en 2024

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Crédits : Oshratsl/Wikipédia

Après un échec essuyé l’année dernière, SpaceIL, une organisation israélienne à but non lucratif, tentera à nouveau de se poser sur la Lune avec non plus un, mais deux alunisseurs. Le lancement de cette mission ambitieuse est prévu au premier semestre 2024.

En février 2019, un vaisseau signé de l’organisation israélienne à but non lucratif SpaceIL décollait depuis la Floride à bord d’une fusée SpaceX avec cet objectif ambitieux : atterrir sur la Lune. Si tout s’était passé comme prévu, Israël aurait alors pu devenir le quatrième pays à poser un engin sur notre satellite. Malheureusement, cet alunissage, tenté environ deux mois après le lancement, s’est soldé par un échec. Le moteur principal du Beresheet (le nom du vaisseau) est en effet tombé en panne pendant sa descente, avant de venir s’écraser en surface, en pleine mer de la Sérénité.

Malgré ce crash, les responsables de la mission avaient alors bu le verre à moitié plein. « Eh bien, nous n’avons pas réussi, mais nous avons définitivement essayé« , avait notamment souligné le milliardaire Morris Kahn, qui a en partie financé ce programme. « Je pense que le fait d’arriver là où nous sommes arrivés est vraiment extraordinaire. Nous pouvons être fiers« .

La NASA avait également tenu à rassurer SpaceIL: « l’espace est difficile, mais cela vaut la peine de prendre des risques« , rappelait alors Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint de la direction des missions scientifiques de l’agence américaine. « Si nous réussissions à chaque fois, nous n’aurions aucune récompense. C’est lorsque nous continuons à essayer que nous inspirons les autres et que nous atteignons la grandeur« .

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Sur son chemin vers la Lune, la mission Beresheet avait pris cette photo du drapeau israélien avec la Terre en arrière-plan. Crédits : SpaceIL

SpaceIL remonte en selle

Et ça tombe bien, car SpaceIL compte bien essayer à nouveau, avec une mission « Beresheet 2 » qui semble se dessiner pour 2024. Celle-ci est qui plus est encore plus complexe que la première. L’organisation israélienne compte en effet cette fois envoyer non pas un, mais deux alunisseurs accompagnés d’un orbiteur. Le budget de ce nouveau projet sera sensiblement le même que celui de l’année dernière (environ 82 millions d’euros).

Ces deux alunisseurs seront beaucoup plus petits que leur prédécesseur : environ 118 kilos chacun contre un peu moins de 600 kilos pour Beresheet. Qui dit « deux alunisseurs » dit également « deux sites d’alunissage ». En revanche, SpaceIL n’a pas encore communiqué sur les deux environnements choisis. L’orbiteur fera quant à lui le tour de la Lune pendant au moins deux ans.

SpaceIL espère que des partenariats internationaux pourront couvrir environ la moitié du coût de cette mission. Kfir Damari, cofondateur de l’organisation, a déclaré que les Émirats arabes unis étaient l’une des sept nations intéressées pour participer. En revanche, il a refusé de nommer les six autres. L’Agence spatiale israélienne est également susceptible d’en financer une partie. Pour le reste, SpaceIL devra lever des fonds auprès de donateurs privés.

Rappelons enfin que la première mission Beresheet avait dans un premier temps été développée dans le cadre du concours Google Lunar XPRIZE, en 2007. Ce prix devait à l’époque récompenser la première entreprise privée qui parviendrait à faire atterrir un engin sur la Lune. Aucun des finalistes n’avait finalement réussi à relever le défi dans les délais. Toutefois, SpaceIL, qui faisait alors partie des finalistes, avait persévéré grâce aux dons de philanthropes.