Il y a quelques mois, la sonde Rosetta enregistrait une explosion sur la surface de la comète Tchouri, qui pourrait avoir été causée par un glissement de terrain. Les images viennent d’être rendues publiques par l’Agence Spatiale Européenne (ESA).
Le 19 février dernier, à 10h40, neuf des instruments de Rosetta, comprenant des caméras et des collecteurs de poussière et de gaz, surveillaient la comète dans une opération de routine lorsqu’une explosion retentit. Un phénomène rare et imprévisible, mais une heureuse coïncidence selon Matt Taylor, chercheur sur le projet Rosetta de l’ESA : « Nous avons eu la chance de pointer la majorité des instruments au bon endroit, au bon moment », confie-t-il.
Les observations enregistrées par la sonde suggèrent que l’explosion a eu lieu sur une pente raide sur le grand lobe de la comète. Selon Eberhard Grün, chercheur et principal auteur de l’étude à paraître sous peu dans la revue Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, l’éboulement aurait mis à découvert de la glace d’eau au moment même où le soleil se levait sur cette partie de la comète. Ainsi, précise l’ESA, la glace s’est immédiatement transformée en gaz (à cause de la chaleur). Or, le gaz prend plus d’espace que la glace. En « s’étendant », la glace se transformant en gaz a emporté de la poussière, ce qui a propulsé dans l’espace un débris de poussière (voir animation).
Dans les heures qui ont suivi l’explosion, Rosetta a enregistré une hausse des rayons ultraviolets, de la quantité de poussière émise (6 fois plus), du gaz et du plasma émis en grande quantité. En outre, l’instrument MIRO a également enregistré une hausse de température de 30ºC du gaz environnant.
Des explosions, Rosetta en a vu d’autres, mais souvent plus petites, et avec beaucoup moins d’instruments. D’autres analyses seront néanmoins effectuées sur ces données pour mieux comprendre les détails de cet événement particulier, mais de comprendre, plus généralement, la manière dont les explosions cométaires se déclenchent.
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