Après 5 ans de voyage, la sonde Juno vient d’entrer dans le royaume de Jupiter

Illustration artistique - Crédits : Nasa, JPL-Caltech

Après cinq ans de voyage, la sonde Juno est désormais sous l’influence gravitationnelle de Jupiter. Une vingtaine de millions de kilomètres séparent encore la sonde de la planète géante autour de laquelle il est prévu qu’elle s’insère en orbite le 4 juillet prochain.

Juno en aura fait du chemin. Lancée le 5 août 2011 par une fusée Atlas V depuis Cap Canaveral en Floride, son voyage aura duré cinq ans, avec une arrivée prévue pour juillet 2016. Sa trajectoire l’aura menée au-delà de l’orbite martienne en 2012, avant de la ramener vers la Terre pour une manœuvre d’assistance gravitationnelle en octobre 2013, pour enfin l’envoyer vers Jupiter pour de bon. Avec cette trajectoire complexe, la sonde a déjà parcouru environ 2.8 milliards de kilomètres, soit autant que neuf allers-retours Terre-Soleil (plus précisément 18,7 UA) à quelque 24.000 km/h (6,7 km/s).

Mais le voyage n’est pas terminé. Néanmoins, une belle étape vient d’être franchie. Le 27 mai dernier, Rick Nybakken, chef de projet de la sonde Juno (Nasa), annonçait dans un communiqué : « Aujourd’hui, l’influence gravitationnelle de Jupiter est égale à celle du Soleil. À partir de demain, et pour le reste de la mission, nous estimons que la gravité de Jupiter va dominer, réduisant à un rôle insignifiant les effets de perturbation sur sa trajectoire par les autres corps célestes [la Terre et plus principalement le Soleil, ndlr]».

Après un périple long de cinq ans, Juno arrive donc enfin en vue de sa cible, la planète géante Jupiter. Pourvue de sept instruments, la sonde pourra bientôt scruter la plus grosse planète de notre Système solaire. Postée à 5.000 kilomètres au-dessus de ses plus hautes couches nuageuses, durant 20 mois et 37 orbites, Juno pourra alors sonder l’épaisse atmosphère du géant de gaz, quantifier l’eau à l’intérieur pour ensuite déterminer lequel des modèles théoriques sur sa conception est le plus proche des faits, et aussi étudier ses interactions avec son puissant champ magnétique (aurores…).

Selon la NASA, les opérations scientifiques au-dessus de Jupiter sont prévues pour durer au moins un an. Les données recueillies permettront de faire la lumière sur la formation, la structure, l’atmosphère et la magnétosphère de Jupiter, celle qui fut la première à se former au sein de notre Système Solaire.

Sources : Nasa, Futura-sciences