La sonde Akatsuki nous envoie ses premières images (très étranges) de Vénus

Crédits : WikiImages / Pixabay

Après cinq années d’errance autour du Soleil, la sonde Akatsuki a finalement pu être mise en orbite autour de Vénus. Quatre mois plus tard, les premières images arrivent, et intriguent les scientifiques.

Il y a cinq ans, le moteur principal de la sonde Akatsuki refusait de s’allumer pour réaliser l’insertion sur l’orbite vénusienne ; les responsables de la mission avaient alors peu d’espoir de revoir un jour la sonde. Cinq ans plus tard, les ingénieurs ont enfin pu la récupérer pour la replacer sur une orbite elliptique grâce aux petits moteurs secondaires qui servent normalement à orienter la sonde. Une manœuvre réussie, certes, mais une orbite suivie beaucoup plus allongée que prévu : 4.000 km au plus près et 370.000 km au plus loin, soit presque 5 fois plus loin que prévu pour la mission d’origine.

Mais qu’à cela ne tienne. Partie de la Terre en mai 2010 avec pour objectif d’étudier l’atmosphère très épaisse et opaque de notre chère voisine Vénus, la sonde japonaise compte bien mener sa mission jusqu’à son terme. Bien sûr, plus éloignée que prévu, la sonde délivrera des images d’une résolution plus faible et cela demandera plus de temps aussi pour acquérir des vues plus détaillées des différentes couches atmosphériques et de la partie nocturne de la planète. Mais les chercheurs, qui n’en demandaient pas tant, entendent bien tirer profit de la situation pour observer Vénus dans son ensemble et suivre au fil des jours l’évolution de grandes structures nuageuses.

Au cours de ces premières semaines d’observation, la sonde a d’ailleurs obtenu des vues infrarouges de l’atmosphère d’une très bonne qualité. L’une d’elles, intrigante (gauche), nous montre que les processus de formation des nuages sont beaucoup plus complexes qu’on ne le pensait. Une autre image (droite), capturée dans l’infrarouge thermique, nous montre une curieuse formation en arc de cercle joignant les deux pôles. Or, celle-ci, au lieu de tourner avec les formations atmosphériques, semble rester solidaire de la surface, se déplaçant au même rythme que la planète. Son origine, mystérieuse, est encore largement débattue.

Intrigantes, ces nouvelles images ont eu le mérite de faire sensation auprès de la communauté scientifique réunie pour l’occasion à Oxford, en Angleterre. Les missions vénusiennes, qui ne suscitaient guère d’enthousiasme depuis quelques années, pourraient alors bientôt jouir d’un nouvel élan. Deux projets de sonde d’exploration de Vénus ont d’ores et déjà été présélectionnés par la Nasa. L’une d’elles, VERITAS, pourrait ainsi prendre la succession de Magellan, qui a cessé ses observations en 1994, et produire une nouvelle cartographie radar de Vénus. Avec une résolution meilleure que son aînée, cette cartographie pourrait révéler des changements à la surface de la planète, tels que des coulées de lave ou des glissements le long de failles.

Source : Futurasciences /Ciel & Espace