Selon des chercheurs français, la musique au son compressé peut être néfaste pour nos oreilles et notre santé. Cela induit notamment une fragilisation de cet organe et occasionne une longue fatigue. Or, bien qu’il soit synonyme de perte de qualité, le son compressé est omniprésent de nos jours, et ce, depuis des années.
Une importante source de fatigue auditive
Aujourd’hui, le son compressé (MP3 en tête) est partout, notamment à la radio, dans les magasins, les bars, les discothèques, et surtout à l’intérieur de nos casques et écouteurs. Mais qu’est-ce qu’un son compressé ? La compression audio consiste à réduire la taille d’un flux audio numérique en vue d’une transmission ou d’un stockage. Ainsi, ce procédé implique d’abandonner les données que l’on juge non nécessaires à l’écoute, ce qui permet de diminuer le débit (diffusion) ou encore la taille des fichiers (stockage). Ce traitement audio nivelle ainsi les sons forts et les sons faibles et supprime les silences naturels.
Or, une équipe de chercheurs de l’INSERM et de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand estime que ce n’est pas très bon pour nos oreilles. Les scientifiques en ont expliqué les raisons dans un article de France 3 régions le 29 janvier 2022. Ils ont en effet pratiqué des tests sur des cochons d’Inde. Selon les résultats, la musique compressée fait perdre aux animaux 50 % de leur force initiale. Il s’agit surtout d’une fatigue dont la durée peut atteindre une semaine. Or, lorsque les humains sont exposés à de la musique normale, 24 à 48 heures suffisent à la récupération.
Des recherches à poursuivre
Les chercheurs ont exposé les animaux à quatre heures de musique, un son compressé sollicitant leurs oreilles en continu. Selon les scientifiques, il n’y a pratiquement aucun silence dans aucune bande de fréquence. Par ailleurs, la fatigue engendrée rend plus vulnérable aux agressions auditives au quotidien. La prochaine étape de ces travaux sera de comprendre si ce type de son est à l’origine ou non de troubles sur de longues durées. Pour l’instant, les chercheurs se concentrent sur les cochons d’Inde dont l’audition est certes très proche de celle des humains, mais ils comptent ensuite s’intéresser à l’oreille humaine.
Les scientifiques expliquent vouloir évaluer à l’aide de marqueurs spécifiques s’il y a une déconnexion des neurones et des cellules de l’organe de l’audition de l’oreille interne. Si déconnexion il y a, les pertes auditives permanentes pour cause d’exposition au son compressé ne feront plus aucun doute. Enfin, ils pensent que tout le monde devrait prendre conscience de la nécessité de laisser de côté le son compressé. Ils rappellent ainsi qu’il existe des moyens de traitement du son plus respectueux des pauses naturelles habituellement présentes.