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Ces chercheurs détiennent peut-être la solution contre les piqûres de moustiques

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Crédits : Tsyb_Oleg / iStock

Dernièrement, des scientifiques ont dévoilé leurs travaux concernant les moustiques et leur fâcheuse tendance à préférer certaines peaux à d’autres. D’après eux, le secret de ce « favoritisme » se trouverait dans de petits récepteurs dissimulés dans les antennes des moustiques.

Des récepteurs ionotropes dans les antennes de moustiques

En octobre 2022, une équipe de l’Howard Hughes Medical Institute (États-Unis) affirmait que les personnes dont la peau produit des niveaux élevés de certains composés étaient plus susceptibles d’attirer les moustiques. Les expériences menées par les chercheurs ont permis de comprendre que les personnes ayant des niveaux plus élevés d’acides carboxyliques étaient plus attractives pour ces insectes piqueurs. Toujours aux États-Unis, des neuroscientifiques de l’école de médecine de l’Université de Johns Hopkins ont obtenus des résultats semblables décrits leur étude publiée dans la revue Cell Reports le 28 février 2023. Toutefois, les chercheurs ont également poursuivi leurs efforts pour comprendre la raison du favoritisme des moustiques pour certaines peaux.

Ainsi, les neuroscientifiques ont « cartographié » des récepteurs se trouvant sur les cellules nerveuses des moustiques. Plus précisément, ils ont identifié des récepteurs ionotropes au niveau des antennes. Or, ce sont ces récepteurs qui sont capables de guider les moustiques vers certaines peaux plutôt que d’autres.

D’une manière générale, les récepteurs ionotropes sont des protéines membranaires ouvrant un canal ionique grâce à la liaison d’un messager chimique (ou neurotransmetteur). Ils sont généralement sélectifs à un type d’ions en particulier et se trouvent au niveau des synapses, au sein desquels ils convertissent très rapidement un message présynaptique chimique en message post-synaptique électrique.

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Crédits : asadykov / iStock

Un objectif : sauver des vies

« Comprendre la biologie moléculaire de la détection d’odeurs par les moustiques est quelque chose d’essentiel, notamment pour développer de nouveaux moyens d’éviter les piqûres et les maladies graves qu’elles peuvent provoquer », a déclaré Christopher Potter, principal auteur de l’étude lors d’une interview réalisée par Interesting Engineering le 11 mars 2023.

Ces travaux pourraient donc à terme permettre de mettre au point des répulsifs puissants et efficaces contre les moustiques. En plus de nous prémunir des piqûres désagréables, ils pourraient ainsi également protéger les populations des nombreuses maladies que ces insectes volants diffusent régulièrement. Par exemple, les moustiques transmettent le paludisme et la dengue à environ 700 millions de personnes par an, ce qui occasionne environ 750 000 décès. Citons aussi le chikungunya, le virus Zika, la fièvre du Nil occidental, la fièvre jaune ou encore l’encéphalite japonaise.

En 2021, d’autres scientifiques ont eu une autre approche. Grâce à l’outil d’édition de gènes Crispr-Cas9, ils avaient en effet pu perturber la capacité des moustiques Aedes aegypti à reconnaître les cibles sombres dans leur champ visuel et donc leurs possibles hôtes.