Et si on stockait l’énergie solaire dans un liquide ?

(Crédit image : Chalmers University of Technology)

Des chercheurs suédois effectuent des progrès en ce qui concerne le stockage de l’énergie solaire dans un fluide chimique. À l’issue du procédé, cette énergie serait par la suite disponible et pouvant être libérée sous forme de chaleur.

Depuis quelques années, l’équipe du chercheur Kasper Moth-Poulsen de l’Université de Technologie de Chalmers (Suède) planche sur une idée pouvant représenter une révolution dans le domaine du solaire : stocker l’énergie dans un fluide chimique. Bien que l’idée date des années 1950, les chimistes tentent de la mettre en pratique depuis une décennie seulement.

Concrètement, il s’agit de fabriquer des molécules synthétiques sensibles à la lumière du soleil. Ces dernières reçoivent la lumière et changent leur propre configuration afin de stocker l’énergie dans leurs liaisons chimiques. Ces fameuses molécules sont capables de garder leur forme durant des mois, voire des années. Une fois couplées à un catalyseur, ces dernières peuvent enfin libérer leur énergie en retrouvant leur forme de base.

Il y a quatre ans, l’équipe suédoise expliquait le cœur de ses recherches en évoquant la molécule choisie qui est issue du ruthénium (numéro atomique 44), un élément chimique rare prenant la forme d’un métal dur et cassant à température ambiante. Cet élément aurait permis aux chercheurs d’obtenir une conversion de 0,01 % de l’énergie solaire.

Selon une publication très récente dans la revue Energy & Environmental Science, la même équipe indique avoir porté ce rendement à 1,1 % en utilisant une autre molécule basée sur des composants organiques. Selon les chercheurs, la fabrication de cette molécule serait bien moins coûteuse puisque la matière première (le carbone) est plus abondante et pourrait supporter 140 cycles de stockage puis libération sans être détériorée.

« En combinant ce système thermique moléculaire avec des panneaux solaires classiques, nous pouvons convertir plus de 80 % de la lumière du Soleil », explique Kasper Moth-Poulsen.

Les chercheurs suédois ont donc réussi à multiplier par cent le rendement de leur procédé en changeant simplement de molécule, ce qui permet également des économies. Cependant, de tels résultats devront être améliorés et optimisés dans l’optique d’une application industrielle. Par exemple, cette molécule pourrait être intégrée dans des panneaux solaires thermiques dans le cadre d’une production d’eau chaude à un usage domestique.

Sources : Science Daily – New Atlas – Sciences et Avenir