Soigner la dépendance à l’alcool par la réalité virtuelle ?

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Des chercheurs ont expérimenté une nouvelle forme de thérapie pour traiter une dépendance à l’alcool : la réalité virtuelle.

Une équipe de chercheurs sud-coréens, de l’hôpital universitaire Chung-Ang, à Séoul, a publié une étude dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, qui se base sur la participation de 12 personnes. Toutes avaient déjà été en désintoxication auparavant. Pendant 5 semaines, 2 fois par semaine, les participants devaient regarder trois courts-métrages en 3D.

Tout d’abord, le premier scénario était entièrement constitué d’images relaxantes. Le second, en revanche, provoquait le désir de boire chez le patient en montrant un restaurant où les clients buvaient. Et le troisième sensibilisait aux dangers de l’excès d’alcool, grâce à des sons, des odeurs et des images.

Avant et après cette période, les participants ont passé des examens : une tomographie par émission de positions, pour l’activité cérébrale, et une tomodensitométrie, pour les structures cérébrales. Les scientifiques ont découvert sur leurs résultats que leur cerveau présentait des changements métaboliques. Avant la thérapie, le métabolisme de leur système limbique était plus rapide que d’autres personnes, c’est-à-dire qu’ils étaient plus sensibles aux stimuli. « Mais après les séances, la situation a changé : le métabolisme du système limbique avait fortement diminué, au point de rejoindre celui des patients “en bonne santé”, ce qui suggère que leur envie de consommer de l’alcool a été freinée », explique Doug Hyun Han, le principal auteur de l’étude.

Une thérapie prometteuse ? C’est bien possible, malgré le nombre faible de participants pour le moment. « Elle met les patients dans des situations similaires à celles auxquelles ils peuvent être confrontés dans la vraie vie et exige d’eux une participation active », précise Doug Hyun Han. Les sessions sont par ailleurs adaptées aux patients, en prenant en compte leur niveau de dépendance. L’efficacité de cette méthode sur le long terme est cependant encore à prouver.

Sources : Journal of Studies on Alcohol and Drugs, Sciences et Avenir, 7sur7.