Smart city : des quartiers intelligents modulables en fonction des besoins de la population !

Crédits : Sidewalk Labs

La ville canadienne de Toronto fait l’objet d’un projet visant à apporter une nouvelle approche en termes de gestion de l’espace urbain. Avec le projet Quayside, voici un nouvel aspect de ce que pourrait être une smart city.

Un quartier expérimental

Sidewalk Labs est une filiale d’Alphabet, la maison mère de Google. Cette société planchant sur des projets de réorganisation des espaces urbains a basé sa motivation sur un important constat. En 2020, pas moins de 2 milliards de terriens vivront en ville, et autant rappeler qu’il s’agit d’un espace voué à se transformer de manière perpétuelle. Cette tendance s’accompagne également de contraintes environnementales de plus en plus lourdes.

Selon Sidewalk Labs, les villes actuelles sont construites autour des voitures. Or, celles-ci devraient plutôt être bâties autour des personnes, c’est pourquoi il est ici question de « super-blocs » intelligents et modulables. Depuis 2017, Sidewalk Labs développe le projet Quayside, dont le budget est situé entre 500 millions et 1 milliard de dollars. Ce même projet est décrit dans un dossier et pourrait incarner le quartier idéal du futur.

Le but ? Interagir avec la population de manière intelligente, à savoir que cette notion est principalement incarnée par la gestion de la circulation. Les super-blocs sont composés dans leur intérieur de petites rues piétonnes et cyclistes entourées d’une route où les voitures sont permises (voir schémas ci-dessous).

Crédits : Sidewalk Labs

Des changements au fil des heures

Outre le schéma basique propre à chaque bloc, les voies de circulation seraient parcourues par des lampes LED. Celles-ci auraient pour mission de faire apparaître une couleur autorisant les piétons ou certains véhicules. Également, il peut s’agir d’un élargissement (ou un rétrécissement) de la chaussée en fonction des heures. Il serait question de donner la priorité aux transports en commun durant les heures de pointe. Simplement privilégier une voie ou une autre suivant la congestion du trafic fait aussi partie des possibilités. Dans le cas de la ville de Toronto, des trottoirs chauffants pourraient être aménagés lorsque la neige est abondante, le but étant là encore de faciliter le transit.

Durant les heures creuses, le bloc se transformerait en une zone calme et reposante. Sidewalk Labs pense à y autoriser seulement des véhicules autonomes électriques roulant à une vitesse maximale de 8 km/h. Ainsi, piétons, vélos, et véhicules silencieux y auraient leurs droits, et ce même sur les axes autorisant les véhicules habituels. Tout ces petits changements qui se produiraient au fil des heures seront gérés par des algorithmes d’apprentissage automatique.

Smart city : quels avantages et quelles limites ?

N’étant qu’au début de l’ère des smart cities, de nombreuses solutions pour les bâtiments connectés mais aussi des chartes d’éthique restent à inventer. Espérons que les entreprises fournissant ce genre de services prendront en compte les questions d’ordre moral et juridique. En effet, l’aspect hyper-sécuritaire de la ville intelligente a de quoi rassurer ou effrayer.

Plusieurs villes ont déjà mis en place des systèmes de vidéosurveillance directement reliés à des postes de police, comme Nairobi au Kenya (1800 caméras), Nanjing ou Shanghai, en Chine. Des villes qui ne sont pas connues pour leur respect des libertés individuelles. Reste à voir quels impacts peut avoir un tel système de surveillance sur la société à moyen ou long terme.

Du côté des avantages de la smart city, la liste est non exhaustive et ne cesse de s’allonger :

  • une meilleure organisation de l’espace urbain pensée pour rendre la ville plus agréable à vivre (infos sur le trafic en temps réel, privilégier les voies piétonnes et cyclables, moduler les voies et feux de circulation en temps réel…),
  • des capteurs ou des systèmes de vidéosurveillance pour réguler le trafic (route, transports en commun, train…) et ainsi réduire les émissions de carbone ou diminuer le taux de criminalité,
  • des capteurs de CO2 pour mesurer les niveaux de pollution de l’air,
  • des capteurs dans l’eau pour mesurer la qualité de l’eau potable,
  • des compteurs d’eau intelligents capables d’ajuster les débits en fonction des besoins afin de consommer moins d’eau,
  • des capteurs permettant de détecter des fuites dans les canalisations.

Sources : L’Usine DigitaleSiècle Digital

Articles liés :

2050 : Et si Paris ressemblait à ça ?

L’architecte Vincent Callebaut imagine une tour hélicoïdale pour dépolluer nos villes !

Infographie : Pourquoi la végétation est-elle si importante en ville