Le module d’atterrissage historique japonais, baptisé SLIM (Smart Lander for Investigating Moon), a officiellement mis fin à sa mission sur la Lune avant l’arrivée de la nouvelle nuit lunaire glaciale qui aurait de toute façon interrompu ses opérations. Malgré un atterrissage en piqué dû à des problèmes de moteur, SLIM aura réussi à recueillir des images et une abondance de données scientifiques.
Derniers clichés avant de dormir
Positionné sur le bord du cratère Shioli depuis son atterrissage le 19 janvier, l’engin spatial avait été momentanément affecté par une orientation défavorable de ses cellules solaires, ce qui limitait ainsi l’accès à la lumière de notre étoile. Et pour cause, le module s’était posé à l’envers. Toutefois, après un bref repos, SLIM s’était réactivé à la faveur du déplacement du Soleil, permettant ainsi aux chercheurs de recharger un peu les batteries.
Dès lors, la JAXA (Agence japonaise d’exploration aérospatiale) s’était empressée d’utiliser la caméra multibande (MBC) de l’atterrisseur pour scanner la surface lunaire voisine et analyser les spectres de lumière réfléchie pour étudier la composition, notamment celle de l’olivine et d’autres minéraux. Elle en a également profité pour prendre ses dernières photos.


La dernière image, prise par la caméra de navigation le 31 janvier, a été partagée sur le compte Twitter de SLIM, avant de confirmer l’entrée prévue en état de dormance de l’engin spatial.
Last night (1/31 ~ 2/1) we sent a command to switch on #SLIM’s communicator again just in case, but with no response, we confirmed SLIM had entered a dormant state. This is the last scene of the Moon taken by SLIM before dusk. #GoodAfterMoon #JAXA pic.twitter.com/V1iAUoxJFK
— 小型月着陸実証機SLIM (@SLIM_JAXA) February 1, 2024
Une mission réussie
Les prochaines opérations dépendront des conditions d’éclairage et de température favorables attendues à la fin de la nuit lunaire, vers le 15 février. Il reste cependant peu probable que l’engin puisse résister à ces températures nocturnes extrêmement basses.
Malgré tout, la mission est considérée comme réussie par les spécialistes du secteur. SLIM s’est en effet illustrée en parvenant à atterrir avec une précision sans précédent de cinquante mètres, ce qui représente un progrès notable par rapport aux marges d’erreur observées dans les missions antérieures. Nous devons cette prouesse à une technologie de navigation basée sur la vision utilisée par le vaisseau. Celle-ci aura permis une localisation plus précise en comparant en temps réel les images capturées de la surface lunaire avec les cartes embarquées.
SLIM s’est également illustrée en déployant des rovers et en recueillant des données scientifiques variées. Les analyses des données obtenues, qui visent à identifier les roches et à estimer la composition chimique des minéraux, sont toujours en cours.
