Une sixième personne aurait officiellement guéri du VIH

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Un homme surnommé le « patient genevois » est la dernière personne séropositive à avoir été déclarée en rémission à long terme. Son cas est d’autant plus surprenant qu’il n’a bénéficié d’aucune greffe de moelle osseuse porteuse d’une mutation génétique bloquant le virus, contrairement aux cas précédents.

Qu’est-ce que le VIH ?

Le VIH est un virus qui infecte le système immunitaire humain en affaiblissant progressivement ses défenses. De ce fait, les personnes concernées se retrouvent plus vulnérables à diverses infections et maladies opportunistes. Notez que le VIH appartient à la famille des rétrovirus. Ces virus à ARN utilisent une enzyme appelée « transcriptase inverse » pour convertir leur génome viral en ADN qui est ensuite intégré dans le génome de la cellule hôte.

L’infection par le VIH peut alors entraîner le développement du SIDA au stade avancé de la maladie. Le SIDA est ainsi caractérisé par une détérioration grave du système immunitaire, ce qui signifie que le corps n’arrive plus à lutter contre les infections et les cancers.

Bien que le VIH soit évidemment une maladie grave, des avancées significatives ont été réalisées dans le traitement de l’infection. Les médicaments antirétroviraux (ARV) peuvent en effet supprimer la réplication virale dans le corps, ralentir la progression de la maladie et ainsi permettre aux personnes infectées de mener une vie relativement normale et en bonne santé. Le dépistage précoce, l’accès aux soins médicaux et le suivi régulier sont également essentiels pour assurer une gestion efficace du VIH et améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.

Plusieurs cas de rémission

Certaines personnes atteintes du VIH ont également été guéries ou ont connu une rémission durable de l’infection grâce à des greffes de moelle osseuse provenant de donneurs porteurs d’une mutation génétique rare appelée Delta-32 du gène CCR5.

Ce gène CCR5 code pour un récepteur situé à la surface des cellules immunitaires, notamment les lymphocytes T, qui sont les principales cibles du virus. Lorsqu’une personne est porteuse de la mutation, ce récepteur est altéré, ce qui rend les cellules moins sensibles à l’infection par le VIH.

En 2008, une étude avait décrit une première rémission, celui du « patient de Berlin » (Timothy Ray Brown). Également atteint de leucémie, son cas avait nécessité le recours à une greffe de moelle osseuse. Elle avait ensuite conduit à une guérison complète de l’infection par le VIH. Depuis lors, plusieurs autres cas de guérison fonctionnelle ont été rapportés chez quatre autres personnes originaires de Londres, Düsseldorf, New York et City of Hope (Californie).

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Un nouveau cas particulier

En 2018, un patient originaire de Genève (Suisse), diagnostiqué séropositif en 1990, avait lui aussi bénéficié d’une greffe de cellules souches pour traiter une forme de leucémie particulièrement agressive. Cependant, la greffe provenait cette fois d’un donneur qui n’était pas porteur de la mutation CCR5, comme l’ont indiqué des chercheurs français et suisses lors d’une conférence de presse tenue à Brisbane (Australie)

Sur le papier, cela signifie donc que le virus est toujours capable de pénétrer dans les cellules du patient. Cependant, les médecins des Hôpitaux universitaires de Genève ont annoncé n’avoir trouvé aucune trace du virus dans son système vingt mois après l’arrêt de son traitement antirétroviral. Le bilan est tel que les chercheurs ont déclaré qu’ils considéraient ce patient comme étant en rémission à long terme.

Notez que cette approche avait déjà été tentée chez deux autres patients originaires de Boston. Malheureusement, dans les deux cas, le VIH était revenu quelques mois après l’arrêt des antirétroviraux, une seule particule du virus pouvant entraîner un rebond du VIH. En ce qui concerne le patient de Genève, il est donc possible que la greffe ait éliminé toutes les cellules infectées sans avoir besoin de la fameuse mutation.