Un nouvel immeuble est sorti de terre dans cité-État de Singapour. Il ne s’agit pas d’un hôtel ni de bureaux, mais d’un projet visiblement bien plus utile. Il s’agira de la toute première ferme verticale du monde destinée à l’aquaculture. Le site devrait produire chaque année plusieurs milliers de tonnes de poissons et autres fruits de mer.
Produire davantage et mieux
Dernièrement, nous évoquions les recherches d’un scientifique français dont le but est de permettre aux astronautes d’élever des poissons dans l’espace, notamment sur la Lune et sur Mars. Toutefois, il n’est pas nécessaire de sortir de notre atmosphère pour trouver des concepts surprenants en lien avec l’aquaculture. Comme l’explique un article de Hakai Magazine publié le 8 février 2021, Singapour va bientôt inaugurer un immeuble totalement inédit. En effet, le bâtiment de huit étages sera le premier élevage vertical de poissons au monde.
À l’origine du projet, nous retrouvons l’Apollo Aquaculture Group (AAG) qui teste ce concept depuis 2012. Cette société a d’ailleurs fait l’objet d’une présentation par la Singapore Food Agency en août 2020. La ferme verticale devrait produire pas moins de 3 000 tonnes de mérous, truites et autres crevettes chaque année. Les responsables du projet promettent une productivité six fois supérieure à celle d’un élevage classique.
L’élevage vertical de poissons prendra trois étages abritant deux étangs d’eau salée couvrant chacun une surface de 135 m². L’eau de ces bassins se trouvera en circuit fermé et sera nettoyée grâce à la présence de plantes aquatiques. Un algorithme sera chargé de la surveillance de l’élevage, plus précisément de la qualité et la salinité de l’eau ainsi que de la quantité de nourriture nécessaire aux poissons. Grâce à cette méthode, AAG espère réduire la mortalité de 20 à 30 % par rapport à celle des élevages classiques.
Réduire la dépendance alimentaire
Selon la Singapore Food Agency, ce projet répond à une problématique en lien avec la forte dépendance alimentaire de la cité-État asiatique. Aujourd’hui, Singapour importe environ 90 % de sa nourriture et désire changer la donne. Or, l’objectif est de parvenir à produire sur place 30 % des denrées consommées d’ici 2030. La ville a déjà soutenu de nombreux projets de fermes verticales high-tech assurant des cultures vivrières en hydroponie. Par ailleurs, le fait qu’il soit question de fermes verticales n’est pas un hasard. Avec 5,8 millions d’habitants répartis sur une superficie de seulement 700 km², Singapour est une des villes les plus densément peuplées au monde. Ainsi, ce concept d’élevage vertical de poissons a son importance.
En cas de succès, entre 50 et 60 hectares d’étangs pourraient à terme être installés, ce qui devrait être suffisant pour couvrir l’intégralité des besoins en poissons des Singapouriens. AGG estime d’ailleurs que ce genre de problématique ne concerne pas seulement Singapour. De plus en plus de pays se questionnent à propos de la sécurité alimentaire. Cette société a d’ailleurs été déjà consultée par des pays tels que Brunei, la Chine ou encore les États-Unis.